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A Bruxelles, les Européens otages d'un Brexit de plus en plus hors de contrôle

Réunis en sommet, les 28 dirigeants devraient acter quelques avancées sur la zone euro. En redoutant que le Brexit ne fasse dérailler leur agenda.

Emmanuel Macron devrait se réjouir des avancées concernant la zone euro, mais sa marge de manoeuvre se réduit sur la scène européenne
Emmanuel Macron devrait se réjouir des avancées concernant la zone euro, mais sa marge de manoeuvre se réduit sur la scène européenne (AFP)

Par Gabriel Grésillon

Publié le 13 déc. 2018 à 06:30Mis à jour le 13 déc. 2018 à 12:43

Si l'Union européenne veut donner la preuve qu'elle est maître de son destin, le double sommet européen qui doit se dérouler, jeudi et vendredi à Bruxelles, s'annonce mal engagé. En dépit d'un agenda bien rempli, les chefs d'Etat et de gouvernement risquent de devoir composer avec une actualité secouée par l'incertitude du Brexit .

Des dirigeants fragilisés

Le contexte politique n'aide pas : nombreux sont les dirigeants fragilisés chez eux. Outre Emmanuel Macron, dont les ambitions réformatrices ont pâli sur la scène européenne et dont la crédibilité intérieure est affaiblie, il faut évidemment mentionner l'extrême fragilité de Theresa May , qui a été soumise à un vote de défiance -qu'elle a finalement déjoué- mercredi soir.

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Mais aussi une Angela Merkel s'approchant de la fin de son règne et peinant à porter une voix claire en Europe. Sans compter le cas de Charles Michel, Premier ministre belge qui a dû encaisser, ce week-end, le départ des nationalistes flamands de sa coalition et se retrouve en situation de précarité politique . Ou encore le cas du gouvernement très minoritaire de Pedro Sanchez , en Espagne. Difficile de fixer un cap clair dans de telles conditions.

Postures

La machine bruxelloise n'en a pas moins travaillé, comme à son habitude, à la préparation de conclusions de ce sommet. Les diplomates ont pesé chaque mot pour trouver les formulations convenant à tous. Le résultat s'annonce comme un de ces compromis sans surprise au sujet des migrations, thème qui demeure l'otage des postures politiques, notamment de la part de la Hongrie.

Au sujet de la zone euro, Paris pourra se targuer d'avoir ancré le principe d'un budget de la zone euro , mais ses adversaires seront parvenus à le vider largement de sa substance. Les avancées réelles concernent l' Union des marchés de capitaux et l'union bancaire , des dossiers importants mais si techniques qu'ils seront difficiles à brandir politiquement auprès des opinions publiques. Quant au projet d'assurance commune des dépôts bancaires, considéré comme essentiel pour parachever l'union bancaire, il demeure, encore et toujours, une perspective lointaine.

Retenue

Le but sera surtout d'éviter que la rencontre ne soit prise en otage par le Brexit, présent dans tous les esprits.

Au cours des derniers jours, les discussions informelles se sont multipliées entre Etats-membres, mais publiquement, les responsables européens sont restés muets . Une conséquence de l'immense incertitude autour de la vie politique britannique. Mais qui traduit aussi une stratégie délibérée : « Toute annonce ou toute prise de position pourrait être utilisée politiquement au Royaume-Uni, et par conséquent la retenue reste la meilleure option », témoigne un Européen.

L'impossible renégociation

Cette retenue était particulièrement perceptible, mercredi, lors du bal rituel des « briefings » que donnent les diplomates européens aux médias les veilles de sommets. Alors que Theresa May, si elle devait être encore en poste jeudi, est censée demander à ses homologues des assurances concernant le mécanisme du « backstop » qui doit servir de protection de dernier recours pour l'île d'Irlande, tous se montraient évasifs au sujet des éventuelles promesses qui pourraient lui être faites.

« Je ne sais pas ce qui est possible, mais je sais ce qui est impossible », résumait un officiel européen. En concluant par cette formule laconique : « Renégocier est impossible. Le reste peut se discuter ».

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VIDEO. Ce que le Brexit a déjà coûté à l'économie britannique

Gabriel Grésillon (Bureau de Bruxelles)

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