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Brexit : la chorégraphie finale se met en place

Progresser, mais pas trop vite : May et les Européens poussent la négociation du Brexit le plus loin possible. Pour placer le Parlement britannique face à un choix radical.

Le patron du Labour britannique Jeremy Corbyn (à droite) accompagné du responsable du Brexit pour le parti travailliste, Keir Starmer.
Le patron du Labour britannique Jeremy Corbyn (à droite) accompagné du responsable du Brexit pour le parti travailliste, Keir Starmer. (François Lenoir/REUTERS)

Par Gabriel Grésillon

Publié le 21 févr. 2019 à 18:46Mis à jour le 24 févr. 2019 à 12:24

La chorégraphie du Brexit se précise. Alors que la tension monte, à seulement 5 semaines de la date fatidique du 29 mars, les symptômes s'accumulent d'une volonté, de part et d'autre de la Manche, de pousser le Parlement britannique à se prononcer, dans la toute dernière ligne droite , sur une alternative binaire : accepter l'accord, moyennant de menus ajustements, ou sauter dans le vide en acceptant une sortie sans accord.

« Fatigue du Brexit »

Premier symptôme : la volonté manifeste des Européens de montrer la gravité de la situation, pour provoquer à Londres l'électrochoc tant attendu. Alors que les capitales font toutes savoir qu'elles se préparent activement au scénario d'un Brexit sans accord, Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, a lâché, jeudi matin, qu'il ressentait désormais une « fatigue du Brexit » et qu'il n'était « pas très optimiste » quant à la possibilité d'éviter un divorce sans accord.

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Deuxième symptôme : tout semble fait pour empêcher une percée rapide. Un officiel britannique a expliqué à l'agence Bloomberg que les négociateurs étaient encore loin d'avoir trouvé un terrain d'entente au sujet du filet de sécurité irlandais (« backstop »), point de blocage central de la discussion. Pour ce dernier, il est peu probable qu'un accord soit trouvé la semaine prochaine.

Vidéo-Accord sur le Brexit : ce que Bruxelles est prêt à accepter (ou pas)

Faire patienter

Troisième symptôme : des signaux modestes sont envoyés pour faire patienter les observateurs en démontrant que, malgré tout, la discussion avance. Le premier a été publié après la rencontre , mercredi soir, entre Theresa May et Jean-Claude Juncker. Dans un communiqué , les deux dirigeants ont fait part de quelques points de convergence, sous-entendant notamment que Theresa May reconnaissait l'impossibilité de renégocier l'accord de divorce, mais pointant la possibilité d'apporter des garanties juridiques relatives au « backstop » et de modifier la déclaration politique sur la relation future qui accompagne l'accord.

Philip Hammond, le chancelier à l'Echiquier, a quant à lui fait savoir qu'il voyait des preuves que l'UE avance dans la bonne direction et était prête à des concessions au sujet du « backstop ».

Mieux : l'agence Reuters a révélé que l'Union européenne travaillait sur une forme de « déclaration politique parallèle » ou « d'outil d'interprétation » de ce « backstop ». Mais là encore, pas question d'aller trop vite : les Vingt-Sept n'envisageraient de rendre public ce texte, évidemment réfléchi depuis des semaines, qu'au plus tôt le lendemain du prochain vote du Parlement, soit le 28 février.

Décaler la date du Brexit

C'est donc dans la toute fin de la période qui mène au 29 mars que les parlementaires britanniques pourraient être amenés à se prononcer sur cette mouture du texte qui, entre autres éléments nouveaux, engagerait les Européens à négocier au plus vite la relation future après la date du Brexit. Le sommet européen de la fin mars permettrait dès lors d'approuver formellement le nouveau texte, juridiquement plus contraignant, à 27. Et si les Parlementaires britanniques le validaient, il serait aussi l'occasion de décaler de quelques semaines la date du Brexit, le temps pour le processus de ratification d'être mené à son terme.

Gabriel Grésillon (Bureau de Bruxelles)

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