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Le temps perdu au travail coûte 3,3 milliards par an aux entreprises espagnoles

Selon Adecco, les pertes de temps quotidiennes d'un salarié « présentiste », inactif durant ses heures au travail, peuvent aller de 53,8 heures à 161,3 heures par an, soit un coût moyen annuel de 3.224 euros. Première cause de distraction : internet, loin devant la pause cigarette.

Peu de salariés espagnols dérogent au sacro-saint « second petit-déjeuner », une pause-café sandwich d'une vingtaine de minutes au milieu de la matinée
Peu de salariés espagnols dérogent au sacro-saint « second petit-déjeuner », une pause-café sandwich d'une vingtaine de minutes au milieu de la matinée (Sergi Reboredo/Sipa USA/SIPA)

Par Cécile Thibaud

Publié le 17 juin 2019 à 06:19Mis à jour le 17 juin 2019 à 06:20

Les pauses-café, pauses-cigarette et autres intermèdes sur les réseaux sociaux pendant le temps de travail coûtent 3,3 milliards d'euros par an aux entreprises espagnoles. C'est ce qu'indique un rapport d'Adecco basé sur une enquête réalisée dans 30.000 entreprises. Celle-ci met en évidence les effets pervers des longues journées de travail espagnoles, où l'important est moins le travail effectif des salariés que le temps passé au bureau.

Selon Adecco, les pertes de temps quotidiennes d'un salarié « présentiste », inactif durant ses heures au travail, peuvent aller de 53,8 heures à 161,3 heures par an, soit un coût moyen annuel de 3.224 euros. Ce calcul décortique les pratiques les plus fréquentes de coupure au travail, comme le sacro-saint « second petit-déjeuner » auquel dérogent peu de salariés espagnols. Aux alentours de 10h30, il est en effet de coutume de faire une pause-café sandwich d'une vingtaine de minutes, jugée d'autant plus indispensable que personne n'ira déjeuner ensuite avant 14 heures. Cette parenthèse est désignée à l'origine de perte de temps par 32 % des interrogés.

Mais c'est la navigation sur Internet, les mails personnels et les réseaux sociaux qui sont indiqués comme la principale cause de distraction, dans 37 % des cas, loin devant la pause cigarette (12 %). Malgré tout, les entreprises interrogées considèrent que leurs salariés n'abusent pas des pauses et attribuent les éventuels excès à une petite minorité.

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Obligation des registres horaires

Ce rapport est présenté en plein rodage de l'application du décret sur l'obligation des registres horaires pour comptabiliser le temps passé au bureau. Ce n'est pas un hasard, puisque les entreprises vont devoir fixer avec les syndicats les systèmes de contrôle horaire et vont débattre du temps passé sur place et du travail effectif. Mais le rapport ne pointe pas seulement le temps perdu du fait des salariés. Il signale aussi le manque d'organisation des entreprises et la perte de temps due aux réunions sans objet précis, ou prolongées au-delà du raisonnable.

Du côté des syndicats, on estime que les pauses-café bénéficient aux entreprises autant qu'aux salariés, puisqu'elles améliorent la productivité et contribuent à créer une bonne ambiance et un esprit d'équipe. Ils pointent en revanche les réunions trop longues ou trop tardives qui allongent inutilement le temps passé au travail et nuisent à concilier vie professionnelle et vie familiale.

Cécile Thibaud (Correspondante à Madrid)

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