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Brexit : Theresa May poussée vers la sortie

Les nouvelles concessions dévoilées mardi par la Première ministre ont été sèchement rejetées par l'opposition travailliste, les hard Brexiters conservateurs et les élus du DUP, ne laissant aucune chance de feu vert du Parlement à son accord de retrait. De nombreux députés « tory » l'ont appelée mercredi à démissionner sans délai, à la veille d'une élection européenne qui s'annonce encore plus humiliante que prévu.

La Première ministre britannique Theresa May pourrait devoir quitter Downing Street plus rapidement que prévu.
La Première ministre britannique Theresa May pourrait devoir quitter Downing Street plus rapidement que prévu. (/ZUMA Press/ZUMA/REA)

Par Alexandre Counis

Publié le 22 mai 2019 à 18:15Mis à jour le 23 mai 2019 à 08:02

Devant l'impasse de sa stratégie sur le Brexit , la machine s'est brutalement emballée au sein du parti conservateur, mercredi à Londres, pour pousser Theresa May vers la sortie. Le Comité 1922, l'organe chargé de régler les problèmes de succession à la tête du parti conservateur, s'est de nouveau réuni dans la soirée pour qu'elle annonce son départ et ouvre la voie à l'élection d'un nouveau leader par les députés et les militants du parti. Le comité se réunira de nouveau vendredi. Theresa May pourrait annoncer sa démission dans la foulée de cette réunion, croit savoir le Times ce jeudi, qui cite des alliés de la Première ministre.

Ce coup de chaud intervient à la veille d'élections européennes, ce jeudi au Royaume-Uni, qui promettent aux conservateurs une déroute encore plus sévère que prévu . Un sondage Yougov les créditait mercredi dans le « Times » de seulement 7 % des intentions de vote, soit une humiliante cinquième place, 30 points derrière le Brexit Party de Nigel Farage, qui promet de réussir là où elle a failli, en coupant rapidement les ponts avec l'UE.

Pari raté

Il intervient aussi au lendemain d'un pari raté pour Theresa May. La Première ministre a dévoilé mardi de nouvelles concessions pour tenter d'arracher un feu vert du Parlement, début juin, à son accord de divorce avec l'UE , ou plus exactement au projet de loi le transcrivant dans le droit britannique. Pour faire passer la pilule, elle avait proposé de permettre aux députés , s'ils votaient en faveur du texte, de voter sur l'organisation d'un deuxième référendum et sur le maintien d'une Union douanière avec l'UE.

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Non seulement ces concessions n'ont convaincu personne, mais elles ont été sèchement rejetées par l'opposition travailliste, par les « hard Brexiters » du parti conservateur, et par les élus du DUP, le parti unioniste nord-irlandais, qui donne au gouvernement sa majorité parlementaire.

Elles ont laissé de marbre les députés travaillistes, qu'elles visaient pourtant à séduire. Le responsable du Brexit au Labour, Keir Starmer, a notamment dénoncé un package « trop faible » promis à « une lourde défaite » lors du vote des députés.

Elles ont aussi provoqué la fureur des députés « hard Brexiters » du parti conservateur. « Le projet de loi va à l'encontre de notre programme, et je ne voterai pas en sa faveur », a notamment tweeté l'ex-ministre des Affaires étrangères Boris Johnson, en pole position pour la course à la succession de Theresa May.

Des rangs « tory » vides à la Chambre des communes

Son projet de loi n'ayant aucune chance d'obtenir un feu vert du Parlement, de nombreux députés « tory » ont même ouvertement pris la parole, dans la journée de mercredi, pour appeler la dirigeante conservatrice à abandonner tout projet de nouveau vote, et à démissionner sans délai. Elle avait accepté de fixer un calendrier pour son départ dans la foulée du vote de début juin .

Dans cette atmosphère de fin de règne, Theresa May était pourtant intervenue, mercredi midi, à la Chambre des communes pour appeler à voter pour l'accord. Pour montrer leur ras-le-bol, beaucoup de députés « tory » ont préféré déserter les bancs verts de la Chambre des communes plutôt que de venir l'écouter.

Alexandre Counis (Correspondant à Londres)

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