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CQFD

Coronavirus : la « prime Macron » en cinq questions

Pour récompenser les efforts des salariés durant la crise sanitaire, le gouvernement permet le versement d'une prime exceptionnelle défiscalisée. Conditions, montants, fiscalité : après la prime « Gilets jaunes » de l'an passé, voici les contours de la nouvelle prime, dans CQFD.

Les salariés du privé pourront recevoir une prime défiscalisée pouvant atteindre 2.000 euros sous conditions.
Les salariés du privé pourront recevoir une prime défiscalisée pouvant atteindre 2.000 euros sous conditions. (Sipa)

Par Yann Duvert

Publié le 3 avr. 2020 à 11:30Mis à jour le 6 avr. 2020 à 12:32

C'est l'un des volets du vaste plan gouvernemental pour maintenir l'économie à flot. Alors que le pays tourne au ralenti depuis plusieurs semaines, l'exécutif a invité les entreprises à verser une prime exceptionnelle aux salariés « ayant le courage de se rendre sur leur lieu de travail ». Pour la rendre plus attractive, les conditions d'octroi de cette prime ont par ailleurs été assouplies.

Montant, bénéficiaires, entreprises concernées : focus sur un dispositif ayant rencontré un vif succès l'an passé, mais qui ne concerne pas l'ensemble des travailleurs. Les explications dans CQFD, le nouveau format pédagogique des Echos.

Qu'appelle-t-on la « prime Macron » ?

La « prime exceptionnelle de pouvoir d'achat », annoncée en décembre 2018 par le chef de l'Etat, faisait partie d'un panel de mesures destinées à apaiser la colère des Gilets jaunes.

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Il s'agit d'une prime versée par les entreprises sur la base du volontariat, exonérée de cotisations sociales (salariales et patronales) et d'impôt sur le revenu. La mesure a rencontré un vif succès puisqu'en 2019, 408.000 entreprises - dont la totalité du CAC 40 - y ont eu recours. Au total, 2,2 milliards d'euros ont été versés à quelque 4,8 millions de salariés.

Qui peut en bénéficier ?

Dans sa version « Gilets jaunes », cette prime défiscalisée pouvait être versée à tous les salariés du secteur privé gagnant jusqu'à trois fois le SMIC, soit environ 3.600 euros nets mensuels.

Mais la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2020, qui a reconduit la mesure pour cette année, l'a limitée aux entreprises disposant d'un accord d'intéressement avec leurs salariés. Cette restriction a finalement été levée afin de récompenser les salariés exposés à l'épidémie de coronavirus, comme les employés de supermarchés, de l'agroalimentaire, de la gestion de l'eau ou de l'électricité.

Environ deux millions d'entreprises sont désormais concernées, selon le ministère du Travail.

Quel est son montant ?

La « prime Macron » peut atteindre 1.000 euros, un plafond que le gouvernement vient de relever à 2.000 euros si l'entreprise dispose d'un accord d'intéressement. Mais son montant est laissé à la discrétion des entreprises. Ainsi, en 2019, la moyenne s'est établie à 401 euros, seuls 11 % des bénéficiaires ayant reçu une prime de 1.000 euros.

Cette année, les entreprises pourront également décider de moduler le montant de la prime en fonction du profil de leurs employés. Concrètement, les salariés « sur le terrain » pourront être privilégiés par rapport à leurs collègues en télétravail.

Quelles entreprises ont annoncé qu'elles verseraient cette prime ?

Jusqu'à présent, seules 37.000 entreprises y ont eu recours, a indiqué le ministère du Travail. D'où l'appel du ministre de l'Economie Bruno Le Maire à récompenser les salariés « qui ont eu le courage de se rendre sur leur lieu de travail » malgré la crise sanitaire.

Particulièrement visée, la grande distribution semble avoir reçu le message : Auchan, Carrefour, Intermarché, Lidl, Système U ou encore Leclerc ont déjà annoncé que leurs employés recevraient une prime de 1.000 euros. Même chose pour les 15.000 salariés de Veolia restés sur le terrain pour assurer la gestion de l'eau et des déchets, ou pour 5.000 employés du groupe Total.

A noter que certaines entreprises n'ont pas encore pris leur décision, attendant notamment d'évaluer les effets de la crise sur leur trésorerie : ces dernières ont désormais jusqu'au 31 août pour le faire (contre le 30 juin initialement).

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Et les fonctionnaires ?

Comme en 2019, les fonctionnaires ne sont pas concernés par le dispositif. Certains d'entre eux devraient toutefois bénéficier d'une prime exceptionnelle. Ce sera vraisemblablement le cas du personnel soignant, si l'on se fie aux annonces d'Emmanuel Macron. Pour les autres, le flou persiste.

Interrogé par les Echos, le secrétaire d'Etat Olivier Dussopt a indiqué « travailler avec Gerald Darmanin à un accompagnement financier des agents publics en première ligne », sans livrer de détails. Des primes seront en revanche versées par les collectivités l'ayant décidé.

La Ville de Paris a par exemple annoncé une gratification de 35 euros nets par jour travaillé pour « les agents volontaires sur le terrain ou accueillant du public ». Et selon l'Association des DRH des grandes collectivités, « l'immense majorité des collectivités » devraient faire de même.

Yann Duvert

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