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Pourquoi FDJ tient si bien en Bourse, ce qu'il faut faire maintenant

Introduit en Bourse il y a deux semaines, FDJ gagne toujours plus de 10% par rapport au prix offert aux particuliers. La demande a été forte et peu de retour de papier à signaler pour le moment. Nos recommandations sur ce dossier.

FDJ
Pourquoi FDJ tient bien en Bourse, nos recommandations sur ce dossier | Crédits photo : DR (DR)

Par Denis Lantoine

Publié le 6 déc. 2019 à 12:26Mis à jour le 6 déc. 2019 à 13:00

Cac 40 en hausse, en baisse… confiance des investisseurs sur une première phase d’accord commercial ou tweet vindicatif de Trump… le titre de La Française des Jeux, tout récemment entrée en Bourse, paraît insensible à toute nouvelle liée aux marchés. Il faut bien reconnaître que, deux semaines après sa première cotation, le dossier ne déçoit pas les particuliers qui ont fait le choix de participer à cette opération de privatisation.

A près de 22 euros, FDJ s’inscrit en légère progression ce vendredi et gagne toujours plus de 12% par rapport à son prix d’introduction de 19,50 euros pour les actionnaires individuels, pourtant fixé tout en haut de la fourchette proposée compte tenu d’une très forte demande. Un niveau de prix qui avait néanmoins bénéficié d’une décote de 2% par rapport à celui fixé pour les investisseurs institutionnels.

Des prises de bénéfices limitées

Un plus haut de 23,95 euros avait été inscrit lors de la première journée de cotation, le 21 novembre, marquée par une envolée de plus de 16% de l’action, à 22,70 euros. Ce n’est que deux séances plus tard que quelques prises de bénéfices  ont pu être observées. Elles sont, somme toute, restées limitées (-4,19%).

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Un fort engouement, donc, qui s’est également confirmé cette semaine par de nouveaux chiffres révélés dans le cadre de l’introduction en Bourse. L’opérateur de jeux d’argent a en effet annoncé mercredi l'exercice intégral de l'option de surallocation. Ce qui a ainsi donné lieu à la cession par l'Agence des participations de l'Etat (APE) de 11,35 millions actions existantes supplémentaires pour un montant total de 225,87 millions d'euros au prix d'introduction (19,90 euros par action pour les institutionnels). La taille totale de l'offre a été portée à 1,82 milliard d'euros. C’est la plus grosse opération de mise en Bourse depuis 2005 sur Euronext Paris.

Acquisition dans les solutions de paiement

Et il n’aura pas fallu une semaine de vie boursière à La Française des Jeux (FDJ) pour qu'elle réalise une acquisition. Elle concerne un éditeur de logiciels spécialiste des solutions d'encaissement et de paiement, Bimedia. Cette société est présente dans plus de 6.400 points de vente en France, dont environ 90% des buralistes et marchands de presse. L’opération avait cependant sans douté été différée par la privatisation. Il n’empêche, elle va permettre à FDJ d'accélérer le développement de son activité Paiement et services, qui est l’une des priorités du plan à 2025, à la différence du rachat de loteries et de nouveaux jeux.

Au-delà de la plus-value latente déjà engrangée, pour ceux qui ont participé à l’introduction en Bourse de FDJ, rappelons qu’ils recevront également, au-delà de dis-huit mois de détention, une action gratuite pour 10, ce qui correspond à un gain supplémentaire de 10%. Les titres n’étant pas divisibles, cette attribution sera aussi accompagnée du versement d’une soulte qui sera payée en numéraire.

Attention, bien évidemment, la route est longue en Bourse d’ici à ces dix-huit mois. Mais cette perspective de recevoir une action gratuite est un élément évident de fidélisation des actionnaires, ce qui constituera un coussin de sécurité non négligeable en cas de coup dur sur les marchés. Le titre ne manquerait pas, pour autant, de subir lui aussi des dégagements.

Peu sensible à la conjoncture

Le dossier, peu lié aux considérations de l’économie mondiale, peut également compter sur de solides caractéristiques fondamentales. Entre 1994 et 2018, La Française des Jeux a enregistré un taux moyen de progression des mises de jeux de 5,2% par an. Pour 2019, les dirigeants du groupe tablent sur une augmentation des mises supérieure à 7% et du chiffre d’affaires voisine de 7%. Quant à 2020, les mises de jeux devraient croître de 4% à 5% et pour les cinq années suivantes de 3% à 4% par an en moyenne. Quant à la marge, celle de 2020 sera équivalente à celle de cette année et supérieure à 20% à l’horizon 2025.

Autre facteur apprécié des actionnaires individuels, le rendement. Il restera élevé, compte tenu d’un taux de distribution qui devrait être de l’ordre de 80%. Ainsi, au cours actuel, le dividende de 0,92 euro qui pourrait être versé au titre de 2020, selon nos estimations, assurerait un rendement de 4,2%, soit un point de plus que le Cac 40.

Que faire aujourd’hui ?

Maintenant, quelle est la stratégie à adopter ? Pour ceux qui ont souscrit à l’opération et qui ne visaient pas un simple léger gain de court terme (ils ont été assez peu nombreux, semble-t-il, au vu des prises de bénéfices limitées des premières séances de cotation), conserver les titres bien évidemment, pour la perspective de l’attribution gratuite dans dix-huit mois.

Et pour ceux qui considèrent qu’une ligne de titres initiale de 2.281,50 euros (pour toute souscription de 5.000 euros, ou plus dans la cadre de l’introduction en Bourse), n’est pas suffisante, ils peuvent se renforcer sur le marché. Mais attention, pas à n’importe quel prix. Nous considérons que le niveau de 21,50 euros, à mi-chemin entre le prix d'introduction et le plus haut atteint, est aujourd'hui un bon niveau d'équilibre. C'est donc uniquement sous ce seuil que l’on doit acquérir de nouveaux titres. Une stratégie opportuniste qui permet de bénéficier des mouvements inhérents à la vie d’une action en Bourse tout en contrôlant son prix de revient dans un portefeuille.

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C’est arrivé une seule fois, le 2 décembre dernier, quand FDJ a touché un plus bas de 21,38 euros. Pour profiter de tels écarts de séance, placez des ordres à cours limite, avec ce niveau de 21,50 euros que nous recommandons.

Attention, en Bourse, ne confondez pas « FDJ » avec « FDJ » !

Certains d’entre vous, qui ont voulu prendre rapidement leurs bénéfices sur les actions La Française des Jeux (FDJ), se sont retrouvés dans l’impossibilité de vendre leurs titres, ceux-ci étant considérés comme non négociables.L’explication est la suivante : il n’existe pas un, mais deux codes correspondants à la société. Le premier rattaché aux actions FDJ « classiques » cotées en continu de 9 heures à 17h35 est le FR0013451333, le second, FR0013457272, concerne, lui, les actions attribuées aux particuliers et donnant droit à l’attribution gratuite dans dix-huit mois.Ces dernières ont d’ailleurs un intitulé spécifique qui peut varier d’un intermédiaire à l’autre : FDJ Prime chez Fortuneo, La Française des Jeux-Phys Attrib. 1/10 chez Binck.fr ou encore FDJ P.Phys. Attrib. 1/10 chez Bourse Direct, par exemple.Des différences selon les courtiersQuand vous vendez vos actions qui donnent droit à la future attribution gratuite, elles perdent ce droit puisque celui-ci était attaché uniquement aux titres acquis par des particuliers pour des ordres inférieurs à 5.000 euros et conservés pendant dix-huit mois.Là aussi, les systèmes peuvent être différents d’un courtier à l’autre. Chez Bourse Direct, qui précise la marche à suivre par le biais d’un message dès que l’on se connecte sur son compte, il faut que vous cédiez vos titres avec l’autre code, FR0013451333, puisque ce sont les seules actions cotées sur le marché. L’intermédiaire fait ensuite, après la clôture, le rapprochement entre les deux lignes. Chez Fortuneo, quand vous voulez vous défaire de vos actions, la grille de passage d’ordres apparaît directement avec le code FR0013451333.Bien sûr, vous pouvez aussi acheter des titres sur le marché, avec le code FR0013451333, mais ils ne bénéficieront pas de l’attribution gratuite. Cela diminue l’intérêt des allers et retours sur la valeur pour la part que vous avez reçue à l’introduction. En effet, il faut que l’action perde un peu moins de 10% ces dix-huit prochains mois pour que l’opération soit neutre… RLB

Denis Lantoine

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