Macron, seul contre personne
Retenant de l'année dernière qu'un désert politique n'est pas forcément favorable, Emmanuel Macron part à l'offensive sur la question environnementale.
Par Cécile Cornudet
Pour sortir les Français de leur été, peut-être faut-il parler fort. Depuis son propre retour, Emmanuel Macron parle en tout cas beaucoup, presque tous les jours, devant la presse, sur Konbini, pour lancer le G7, faire un point d'étape, le clore. La rentrée, c'est lui. Lui qui donne le « la », se porte garant d'une gouvernance « à l'écoute », fait la pédagogie du G7 quand pointe la polémique sur son utilité, ou se saisit de l'actualité amazonienne pour endosser le gilet vert et s'opposer soudainement à l'accord Mercosur.
L'Elysée a beau prôner une nouvelle répartition des rôles avec Matignon, elle ne signifie pas effacement présidentiel, surtout quand l'agenda diplomatique le permet. L'année politique s'ouvre, Emmanuel Macron lance l'offensive, fût-ce une offensive en plein désert. La gauche réunie ce week-end pour ses universités d'été s'est surtout illustrée par ses difficultés et ses absents.
PS cherche candidat
Jean-Luc Mélenchon est en Amérique latine. Le PS cherche sans l'avoir trouvé un leader qui pourra défendre ses couleurs en 2022. Bernard Cazeneuve ? Najat Vallaud-Belkacem ? La hantise du vide…., que Ségolène Royal rêve de combler. Chez les écologistes c'est l'inverse. Yannick Jadot a un premier succès à son actif (les Européennes) et aucun concurrent sérieux, mais il doit maintenant entraîner EELV dans un rassemblement plus large pour 2022, et pour cela s'attacher à montrer patte gauche, si l'on peut dire, quand il voudrait que s'effacent les étiquettes. Quant aux Républicains, ils entament tout juste leur campagne interne.
Emmanuel Macron ferraillerait donc contre du vent s'il n'avait compris depuis les « gilets jaunes » qu'il n'y a rien de plus dangereux que l'absence d'adversaires. Dans le désert poussent des mouvements qu'on n'avait pas vu venir et qu'on ne sait comment prendre. Investissons donc le désert, semble-t-il dire, parlons aux Français, expliquons, déminons. Au risque de tomber dans l'excès inverse, d'avoir du mal à convaincre qu'écoute peut se conjuguer avec réformes, et de focaliser une nouvelle fois sur sa personne. Mais c'est le début, le « la », le prologue : la rentrée peut se dérouler.
Cécile Cornudet