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Climat : l'UE adopte l'objectif de réduire ses émissions carbone de moitié d'ici à 2030

Chefs d'Etat et eurodéputés sont parvenus mardi à un accord sur l'objectif d'une réduction nette d'« au moins 55 % » des émissions de gaz à effet de serre de l'UE par rapport au niveau de 1990. Cet accord intervient à la veille d'un sommet sur le climat initié par Joe Biden, lors duquel Washington doit dévoiler son objectif révisé pour 2030.

L'objectif faisait l'objet d'âpres négociations entre les dirigeants des Vingt-Sept, qui s'étaient entendus sur une réduction de 55 %, et le Parlement européen, qui réclamait une baisse d'au moins 60 %.
L'objectif faisait l'objet d'âpres négociations entre les dirigeants des Vingt-Sept, qui s'étaient entendus sur une réduction de 55 %, et le Parlement européen, qui réclamait une baisse d'au moins 60 %. (Yves Herman/REUTERS)

Par Les Echos

Publié le 21 avr. 2021 à 07:55Mis à jour le 21 avr. 2021 à 07:56

Quatorze heures de négociations auront été nécessaires. Eurodéputés et Etats de l'Union européenne se sont mis d'accord mercredi pour adopter l'objectif d'une réduction nette d'« au moins 55 % » des émissions de gaz à effet de serre de l'UE d'ici à 2030, par rapport au niveau de 1990, ont annoncé la Commission européenne et des parlementaires ce mercredi matin tôt.

Cet objectif faisait l'objet de débats houleux depuis des mois entre les dirigeants des Vingt-Sept et le Parlement. Les premiers s'étaient entendus en novembre sur une réduction de 55 %, tandis que les eurodéputés réclamaient une baisse d'« au moins 60 % ».

Un « moment historique »

Cet accord sera formellement intégré dans une « loi climat » actuellement en préparation. Cette annonce intervient aussi à un moment symbolique. Mardi, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a promis de réduire les émissions de CO 2 du Royaume-Uni de 78 % d'ici à 2035 par rapport à leur niveau de 1990. Un objectif très ambitieux.

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Surtout, l'accord européen intervient à la veille d'un sommet sur le climat initié par le président américain Joe Biden. Washington doit dévoiler ce mercredi son propre objectif révisé pour 2030. Malgré de vives tensions bilatérales, Pékin a d'ailleurs confirmé la participation du président chinois Xi Jinping à ce sommet virtuel. Cette réunion est censée marquer le retour des Etats-Unis en première ligne dans la lutte contre le changement climatique, après leur désengagement durant le mandat de Donald Trump.

Côté européen, le vice-président de la Commission en charge du « Pacte vert » a salué « un moment historique pour l'UE ». « L'accord renforce notre position dans le monde comme un leader du combat contre la crise climatique », a assuré Frans Timmermans. Le ministre portugais de l'Environnement, Joao Pedro Matos Fernandes, dont le pays occupe la présidence tournante de l'UE, s'est félicité du « un signal fort au monde entier » et de cet objectif « aujourd'hui gravé dans le marbre ».

Un objectif « juridiquement contraignant »

« Le Parlement était évidemment prêt à aller encore plus loin, mais le compromis trouvé est ambitieux : nous allons faire deux fois et demie plus en neuf ans que ce que nous avons fait au cours des dix dernières années en Europe », a observé l'eurodéputé Pascal Canfin (Renew, libéraux), président de la commission Environnement au Parlement européen. Désormais, « l'objectif d'une neutralité carbone pour 2050 deviendra juridiquement contraignant », a abondé l'eurodéputé allemand Peter Liese (PPE, droite pro-UE) dans un tweet. « Notre engagement politique à devenir le premier continent climatiquement neutre d'ici 2050 est désormais également juridique », a insisté Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, sur Twitter également.

Cet objectif de neutralité carbone s'appliquera collectivement à l'ensemble des Vingt-Sept. Il ne s'appliquera donc pas individuellement à chaque Etat, contrairement à ce que souhaitait le Parlement. La Pologne, encore très dépendante du charbon, s'y opposait farouchement. ​Dans l'accord, l'objectif est une baisse « nette » des émissions de gaz à effet de serre. Il permet donc la possibilité de compenser les émissions de CO2 par des « puits de carbone » naturel, via la reforestation par exemple.

ONG environnementales et eurodéputés verts dénoncent farouchement cette cible « nette » qui tient notamment compte du CO2 capté par les forêts, au risque de réduire ainsi mécaniquement la baisse réelle exigée des secteurs polluants. « La loi climat n'est pas à la hauteur de ses ambitions », a cinglé sur Twitter Michael Bloss, eurodéputé vert allemand.

Les Echos

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