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Chez 3M, la forte demande de masques respiratoires ne fait pas oublier les autres problèmes

3M n’a pas réussi à redresser la barre au quatrième trimestre après une année 2019 difficile. Le conglomérat chute de 4% à Wall Street après la publication de ses comptes. Le coronavirus, s’il dope les ventes de masques, affecte globalement son activité en Chine, qui tournait déjà au ralenti compte tenu des problèmes de l’industrie automobile.

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Une personne porte un masque 3M lors de ses achats dans une épicerie de Cupertino, en Californie, aux États-Unis, le 23 janvier 2020 avant le début du Nouvel an lunaire (Yichuan Cao/Sipa USA/SIPA)
Publié le 28 janv. 2020 à 16:34

Apple en vedette américaine. A l’ère de l’ETF roi, alors que la gestion est à presque 50% passive, en hausse de 30% sur un an aux Etats-Unis, les investisseurs sont logiquement un peu fébriles avant la publication du géant californien qui pèse autant en Bourse que les quinze plus grosses entreprises du Cac 40. Verdict, 23 heures, heure de Paris.

En attendant, Pfizer, United Technologies et 3M ont joué les premières parties de marque en publiant, avant l’ouverture de Wall Street, leurs comptes 2019. Ces trois-là sont des composantes du Dow Jones, qui connaissent des fortunes diverses, ce mardi, en Bourse. United Technologies progresse de 0,5%, tandis que Pfizer et 3M chutent d’environ 4%

Au titre du quatrième trimestre, 3M a publié des bénéfices et un chiffre d’affaires inférieurs aux prévisions des analystes. Le résultat net, qui ressort à 1,95 dollar par action (-15,5%), a reculé plus que prévu, alors que le conglomérat américain a provisionné 134 millions de dollars (ou 20 cents par action) pour le plan de licenciement de 1.500 employés qu’il vient d’annoncer.

3M est un groupe tentaculaire, à la fois présent dans la papeterie (Scotch, Post-it), l’entretien de la maison (Scotch-Brite), l’industrie (les casques antibruit, les casques de sécurité, les combinaisons de protection, les rouleaux abrasifs, les disques de ponçage) ou encore la santé (les compresses ou les masques jetables de protection), domaine d’activité que l’épidémie de coronavirus a propulsé sur le devant de la scène. De par l’étendue de ses métiers, 3M est considéré comme une jauge de la santé de l’industrie, qui compte pour un peu plus d’un tiers de son chiffre d’affaires.

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« Le business est à l'arrêt »

L’année 2019 a été compliquée pour le conglomérat, affecté à la fois par la faiblesse de la demande manufacturière en Chine, la chute des ventes de voitures et des affaires de pollution (de l’eau du Mississipi notamment) alors que les nouvelles normes environnementales font la chasse aux contaminants comme l’acide perfluorooctanoïque, dangereux pour la santé, utilisé notamment dans la fabrication de revêtements qui résistent à la chaleur, à l’eau, aux tâches graisseuses. Du coup, en Bourse, 3M faisait partie des trois valeurs du Dow Jones (sur trente) qui ont baissé en 2019, alors que les indices américains ont enchaîné les records.

2020 se présente juste un peu mieux puisque 3M anticipe un chiffre d’affaires stable hors effets devises (il s’est contracté de 2,6% l’an dernier) et une progression de son bénéfice net de 2 à 7%, dans une fourchette comprise entre 9,3 et 9,75 dollars par action, à comparer avec 9,1 sur l’ensemble de l’exercice 2019. Sur les premiers jours de 2020, le PDG Michael Roman a déclaré, lors de la conférence téléphonique avec les analystes, que le groupe connaissait « une demande grandissante pour [les] produits de protection respiratoire, il y a une montée en puissance de la production mondiale pour répondre à la demande. » Dans le même temps, plus globalement, « le business [là-bas] est à l’arrêt », les congés du Nouvel an lunaire ont été prolongés. Le ton de la direction est plutôt inquiet alors que, déjà, avant l’apparition du coronavirus, 3M tablait sur un début d’année « poussif » en Chine, compte tenu des difficultés de l’industrie automobile.

ME

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