Stratégie « zéro Covid » en Chine : l’industrie mondiale prise en otage ?

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La politique chinoise dite de « zéro Covid » commence à faire peur à toute l’industrie mondiale car la Chine est en quelque sorte l’usine du monde.

Pour les entreprises chinoises, coréennes et japonaises le risque est réel

La politique sanitaire « zéro Covid » chinoise est facile à comprendre. L’idée est que quand on commence à voir apparaître des cas dans une ville en Chine, tout le monde est testé et si les tests ne sont pas bons, on enferme la population. Les usines se retrouvent par conséquent fermées et la Chine est un peu l’usine du monde. Il suffit que la machine se grippe dans quelques villes chinoises de taille moyenne, des villes dont vous ne connaissez même pas forcément le nom mais qui accueillent chacune quelques dizaines de millions d’habitants, pour que, par ricochet, ce soit potentiellement des pans entiers de l’industrie mondiale qui se retrouvent à l’arrêt. Pour les entreprises chinoises, coréennes et japonaises – qui sont très interdépendantes – le risque est réel et c’est même le premier identifié pour 2022. On vit dans un monde du «  juste à temps » et tous les pays ont en ce moment des stocks de pièces et de composants très limités.

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Il suffirait de quelques semaines de fermetures d’usines en Chine pour que l’on assiste à un nouveau déraillement massif car bien souvent, les industriels dépendent d’une petite poignée de fournisseurs souvent chinois. Pour faire des économies nous avons mis tous nos œufs dans ce même panier low-cost. Un panier qui n’est pas fiable mais qui est devenu le premier fournisseur de batteries automobiles, l’empereur des chaussures de sport mais aussi un poids lourd incontournable dans la fourniture de composants électroniques basiques ou de principes actifs pour les médicaments. La Corée importe 25% de ses composants de Chine et le Japon 30% mais nous sommes tous en situation de dépendance.

La Chine a recensé 223 cas de Covid hier

La menace sanitaire est-elle élevée en Chine ? Si on veut voir le verre à moitié vide on peut dire que le pays n’avait pas enregistré autant de cas Covid depuis mars 2020. Si on veut voir le verre à moitié plein, on doit dire qu’ils n’ont recensé hier, que 223 cas. Dans un pays d’un milliard 400 millions d’habitants, ce n’est rien. Mais le pouvoir chinois a peur parce qu’Omicron a débarqué y compris à Pékin alors que le pays est encore fermé. C’est peut-être la faute de leur vaccin qui n’est pas assez efficace mais c’est surtout que leur stratégie absolutiste ne peut pas fonctionner à l’échelle d’un continent. On n’arrête pas le virus et on ne doit pas accepter que le virus nous oblige à tout arrêter. Nous sommes en train d’apprendre à vivre avec. Le problème est que nous risquons d’être les otages d’un acteur majeur de la mondialisation qui veut jouer avec ses propres règles.

David Barroux

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