Ivry Gitlis, violoniste virtuose mondialement reconnu, aimant partager sa passion avec le plus large public, est décédé ce jeudi 24 décembre à l’âge de 98 ans, à Paris, a annoncé sa famille.
Ivry Gitlis fut le premier artiste israélien à se produire en URSS
La mort de ce musicien qui a joué dans les salles les plus prestigieuses et avec les plus grands orchestres est survenue ce jeudi 24 décembre au matin, a précisé l’un de ses quatre enfants, David Gitlis. Ambassadeur de bonne volonté de l’Unesco, l’artiste israélien résidant en France avait une place à part dans le monde musical classique: réputé pour ses interprétations, parfois atypiques, du répertoire, il était également à l’aise dans le jazz ou la musique tzigane. 1er artiste israélien à se produire en URSS (en 1955), fondateur de nombreux festivals (à Vence, Menton, Saint-André-de-Cubzac…), il était aussi un ardent défenseur du processus de paix israélo-palestinien.
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Cheveux blancs en broussaille et yeux bleus perçants, personnalité charismatique et fantasque, Ivry Gitlis jouait généralement, immobile et les yeux fermés. Son violon: un Stradivarius de 1713 acquis en 1964. C’était un artiste populaire, volontiers présent à la télévision à la fin du XXe siècle. Il a été l’un des hôtes de prédilection de l’émission culte de Jacques Chancel Le Grand Échiquier et Il fut à plusieurs reprises l’invité d’Olivier Bellamy sur l’antenne de Radio Classique.
Ivry Gitlis, un dieu du violon qui s'envole vers l'Olympe de ceux qui nous feront toujours rêver….
— David Grimal (@grimal_david) December 24, 2020
Renaud Capuçon salue « le dernier des tsars du violon »
Depuis l’annonce de sa disparition les réactions du monde entier se multiplient, notamment de la part du monde de la culture et de la musique français. Ainsi Renaud Capuçon salue « le dernier des Tsars du violon à avoir traversé le 20eme siècle » et son frère Gautier « la légende du violon ». David Grimal voit partir « un dieu du violon qui s’envole vers l’Olympe de ceux qui nous feront toujours rêver », et Thomas Lefort lui adresse un dernier message: « Ivry, tu étais mon météore et maintenant tu brilles encore plus haut dans le ciel au dessus des humains et auprès des géants ». La ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, salue « Un magnifique interprète, musicien généreux et figure inspirante pour tous les jeunes musiciens qui aura été toute sa vie au service de toutes les musiques », Jean-Philipe Thiellay, le président du CNM, garde en mémoire « le souvenir de concerts flamboyants à Marseille, entre l’opéra et le théâtre Silvain, au cours desquels il mêlait grand répertoire et œuvres plus rares », tandis que la Philharmonie de Paris a mis en ligne sur Twitter un émouvant entretien, réalisé en 2018.
Philippe Gault (Avec AFP)
