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Paris clôture

Le Cac 40 tient enfin son rebond, soutenu par Airbus, malgré un passage à vide dans l'après-midi

Le Cac 40, tombé hier au plus bas depuis deux mois, a d’abord rebondi de 1% ce matin, avant de basculer dans le rouge dans l’après-midi, pour enfin se redresser et finir en hausse de 0,5%. La publication d’un nouveau chiffre de l’emploi trop bon aux Etats-Unis a joué en sa défaveur, mais la hausse de près de 3% d’Airbus a soutenu l’indice.

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Par La Rédaction d'Investir

Publié le 1 juin 2023 à 17:41Mis à jour le 1 juin 2023 à 18:19

La Bourse de Paris est parvenue tant bien que mal à rebondir aujourd’hui, sapée dans son élan par un nouvel indicateur, publié dans l’après-midi, venu confirmer que le marché de l’emploi aux Etats-Unis était en trop bonne forme pour que l’inflation revienne à un niveau acceptable. Le Cac 40, qui a gagné jusqu’à 1% ce matin, clôture en hausse de 0,55%, à 7.137,43 points, après avoir perdu plus de 5% en mai. Airbus, meilleure performance de l’indice, finit sur un gain de près de 3% alors que l’avionneur pourrait avoir enregistré, en mai, une croissance de 30% de ses livraisons sur un an, rapporte l’agence Reuters en citant des sources industrielles.

En quasiment deux semaines (9 séances), l’indice vedette parisien n’aura progressé que deux fois, dont vendredi dernier sur l’espoir qu’un accord soit enfin trouvé aux Etats-Unis sur le relèvement du plafond de la dette. Un accord bipartisan a en effet été trouvé ce week-end entre le président Joe Biden et le chef de fil de l’opposition, Kevin McCarthy. Le Fiscal Responsibility Act a d’ailleurs été voté, hier, par la Chambre des représentants (par 314 voix contre 117), il devrait l’être cette nuit par le Sénat. Et malgré ce précieux aval du Congrès, qui permet aux Etats-Unis d’éviter un défaut de paiement, la Bourse ne se voit pas relancée. Les mauvais chiffres d’activité en Chine, publiés hier, et les trop bons chiffres de l’emploi aux Etats-Unis, qui font craindre un nouveau tour de vis monétaire de la Fed en juin, pèsent sur l’humeur des boursiers.

Aux Etats-Unis, le secteur privé a créé 278.000 emplois en mai, contre 170.000 attendus et 291.000 (révisé de 296.000) un mois plus tôt, selon les résultats de la dernière enquête d’ADP Employer Services, dévoilés cet après-midi, à la veille des chiffres officiels (public et privé) qui seront annoncés demain par le Département du travail. Hier, la Bourse avait déjà accru ses pertes dans le sillage de la publication des chiffres très détaillés sur l’emploi américain pour le mois d’avril. L’enquête Jolts (Job Openings and Labour Turnover Survey), menée par le Bureau des statistiques du travail, a montré que la première économie mondiale avait créé 10,1 millions de postes en avril (après 9,59 millions en mars et 9,4 millions attendus par le consensus Bloomberg des économistes), soit deux fois plus que la moyenne sur 20 ans et, somme toute, pas si loin de son record de 12 millions de mars 2022, malgré dix hausses de taux d’affilée (le taux des Fed Funds est passé d’environ 0 à plus de 5% en l’espace de seulement un an).

« La Fed n’a pas accompli grand-chose »

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« Cette publication [du Jolts] a eu pour conséquence que les investisseurs ont d'abord revu à la hausse leur probabilité d'une nouvelle hausse des taux de la Fed dans deux semaines [il n’y aurait donc pas de pause en juin, contrairement à ce qu’avaient laissé entendre les banquiers centraux américains], les contrats à terme allant jusqu’à évaluer à 70% les chances d'une hausse » ce mois-ci, constate le stratégiste Jim Reid, chez Deutsche Bank. Cette probabilité est toutefois retombée dans la soirée, suite aux prises de paroles de deux banquiers centraux, et se situe aujourd’hui autour de 30%.

Patrick Harker, le président de la Fed de Philadelphie, a indiqué qu'il était « définitivement dans le camp de ceux qui pensent à ne pas augmenter les taux lors de cette réunion [de juin] », avant d'ajouter que : « Si nous entrons dans une période où nous devons resserrer davantage les taux, nous pouvons le faire toutes les deux réunions. » Quant au gouverneur Philip Jefferson, récemment nommé vice-président de la Fed, il a noté que « l'absence de hausse des taux lors d'une prochaine réunion permettrait au comité de politique monétaire de voir plus de données avant de prendre des décisions sur l'ampleur d'un raffermissement supplémentaire. »

L'ex-président de la Fed de New York, William Dudley, estime que la banque centrale américaine n’a pas encore suffisamment relevé ses taux directeurs. Dans une tribune à Bloomberg, il constate aujourd’hui que : « La Fed n'a pas encore accompli grand-chose. L'économie conserve une dynamique considérable et l'effet du resserrement monétaire semble plutôt s'atténuer. » Les derniers chiffres sur les prix confirment d’ailleurs une inflation « collante » aux Etats-Unis.

Encore une ou deux hausses des taux pour la BCE

En zone euro, l’inflation a reflué davantage que prévu en mai, où la hausse des prix à la consommation ressort à 6,1% sur un an en première estimation, son plus bas niveau depuis février 2022, contre 7% en avril et 6,3% anticipé par le marché. Hors alimentation et énergie, la hausse s’élève à 5,3% sur un an après 5,6% en avril, mais reste plus de deux fois supérieure à l’objectif de la Banque centrale européenne. « Si une poursuite graduelle de la diminution de l’indice core semble probable, nous ne pensons pas que cela empêchera la BCE de relever ses taux d’intérêt en juin et possiblement en juillet », commente Jack Allen-Reynolds de Capital Economics.

Plusieurs membres du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne auraient préféré une hausse des taux plus marquée le mois dernier, mais ils ont accepté un relèvement limité à 25 points de base à condition que d'autres resserrements soient décidés par l'institution, signale jeudi le compte-rendu de la réunion du 4 mai.

En dehors du Cac 40,  la séance a été marquée par une nouvelle chute des actions Casino (-9,4%), qui ont inscrit un plus bas historique en séance à 4,94 euros. Le PDG du groupe de distribution, Jean-Charles Naouri, a été placé en garde à vue dans le cadre d’une enquête pour manipulation de cours et délit d’initié, rapporte l’AFP.

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