GAFA : « Nous avons raté le coche de la régulation en 2011, il est temps de reprendre les choses en main » affirme Maurice Lévy

Maurice Lévy était l’invité de la matinale de Dimitri Pavlenko ce mardi 22 juin. Le président du conseil de surveillance de Publicis a co-organisé Vivatech 2021, le plus grand évènement dédié à la Tech et aux start-ups en Europe.

Vivatech 2021 : « La dimension physique et émotionnelle est quelque chose qu’on ne remplacera pas »

Avec 1 milliard 700 millions de vues en ligne, les présences de Tim Cook, Mark Zuckerberg et de politiques, plusieurs centaines d’innovations présentées, Vivatech, dont l’édition 2021 s’est déroulée en ligne et en visio, s’est imposé comme le principal salon de la Tech en Europe : « Nous avions déjà énormément de vues sur internet lors des précédentes éditions (…) la présence physique est assez inouïe, on avait l’impression d’une renaissance (…) la dimension physique et émotionnelle est quelque chose qu’on ne remplacera jamais, la visio n’est malheureusement que faute de mieux mais a rendu des services considérables ».

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Selon Maurice Lévy, cette 5ème édition a été marquée par la qualité de ses intervenants et le nombre impressionnant d’innovations présentées : « uniquement en physique nous avions plus de 500 innovations présentes (…) Parmi les intervenants étaient présents des patrons français et étrangers mais aussi Emmanuel Macron, le premier ministre Espagnol, le premier ministre d’Inde, le président de la République du Congo ».

 

Maurice Lévy : « A l’époque où la régulation n’existait nulle part, les Américains s’y sont engouffrés et les Européens ont été absents »

Vivatech a également été l’occasion de relancer les débats européens autour de la dérégulation. Faut-il déréguler pour créer d’immenses champions à l’image des Américains ? Ou devons-nous garder une régulation qui condamne les Européens à des entreprises de petite taille ? Selon Maurice Levy, ces écarts ont été créés par une différence de réactivité et apparaissent aujourd’hui bien difficile à combler : « La petite taille on l’a, car on a pas su investir au moment venu, à l’époque, quand la régulation n’existait nulle part, les Américains s’y sont engouffrés et se sont développés tandis que les Européens ont été absents (…) Quand on voit des sociétés avec des capitalisations boursières qui sont entre 900 milliards et 2000 milliards, je crois qu’on peut rêver mais on a aucune chance de les approcher ».

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Maurice Levy affirme que la possibilité de la régulation s’est présenté en 2011 durant le e-G8, qu’il a organisé sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy et qui était le premier forum participatif réunissant les leaders d’internet. Durant ce salon qui s’est tenu en marge du G8, Mark Zuckerberg a tenu des propos rappelant l’importance que des lois de la vie réelle s’appliquent aussi à la vie numérique, comme le rapporte Maurice Levy : « Il se trouve qu’il fallait réguler un peu mais que le premier à ne pas vouloir était Obama, et la deuxième était Angela Merkel (…) C’est là que nous avons raté le coche en 2011, il était encore temps de reprendre les choses en main (…) Aujourd’hui deux nouvelles opportunités doivent être impérativement saisies, avec l’Intelligence Artificielle et l’ordinateur quantique ».

Rémi Monti

 

 

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