Notre-Dame de Paris : 2 ans après l’incendie, quel bilan pour les contaminations au plomb ?

GodefroyParis / Wikimedia Commons

Il y a deux ans jour pour jour la cathédrale Notre-Dame de Paris brûlait. Ce soir-là, 460 tonnes de plomb issues du toit et de la flèche de la cathédrale sont partis en fumée, suscitant les jours et les semaines suivantes de vives inquiétudes pour la santé des riverains. Quel est le bilan de cette pollution deux ans plus tard ?

Le plomb est responsable de la perte d’un point de QI pour les enfants

Le bilan est rassurant selon les autorités sanitaires franciliennes. Publié il y a un an par l’Agence Régionale de Santé d’Ile-de-France, il signale seulement 1,1% des 1 200 enfant testés comme présentant un taux supérieur au seuil de déclaration obligatoire.

A lire aussi

 

Cependant, même à faible dose, le plomb est responsable de la perte d’un point de QI pour les enfants ainsi que pour la moitié de la population, car ce métal lourd toxique est présent dans l’environnement un peu partout avec l’érosion des toitures des bâtiments, les restes de l’essence au plomb ou encore les vieilles canalisations. Le plomb peut d’ailleurs provoquer des lésions du système nerveux et des troubles de la reproduction. Reste une inconnue : l’exposition brève mais intense pour ceux qui étaient sous les retombées de plomb le soir de l’incendie.

 

L’association Robin des Bois dénonce des dépistages trop peu nombreux et trop tardifs

Ces résultats ne rassurent pas tout le monde, dont l’association de protection de l’environnement Robin des Bois, qui a décidé de déposer une plainte pour mise en danger de la vie d’autrui la semaine dernière. Jacky Bonnemains, son directeur, s’inquiète malgré les nombreuses études qui prouvent que le panache n’a pas gravement touché les enfants du quartier : « ces résultats sont une extrapolation sur quelques centaines d’enfants alors que dans tous les quartiers touchés par le panache 55 000 nourrissons et adolescents sont susceptibles d’avoir été frappés ».

A lire aussi

 

 

L’association dénonce la lenteur de la réaction des autorités sur le sujet, des dépistages trop peu nombreux et trop tardifs. Robin des Bois s’étonne également du choix de reconstruire la cathédrale avec les mêmes matériaux, et donc du plomb.

Baptiste Gaborit

Retrouvez l’actualité du Classique