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Covid : Jean Castex place vingt départements sous « surveillance renforcée »

Le chef du gouvernement a annoncé ce jeudi une concertation pour mettre en oeuvre des mesures ciblées, et dit vouloir tout faire pour « retarder » un confinement général. Paris, Lyon et Marseille sont concernés. Il a fixé un cap à la fin du printemps grâce notamment à la vaccination. Jeudi soir, la mairie de Paris a fait savoir qu'elle allait proposer un confinement strict de la capitale pour trois semaines. 

Le Premier ministre Jean Castex
Le Premier ministre Jean Castex (Stéphane de Sakutin/AFP)

Par Isabelle Ficek, Solveig Godeluck

Publié le 25 févr. 2021 à 14:44Mis à jour le 26 févr. 2021 à 10:01

« Vigilance et esprit de responsabilité » mais aussi « devoir de vérité ». C'est ainsi que le Premier ministre Jean Castex a débuté ce jeudi soir sa conférence de presse sur la situation sanitaire. Un devoir de vérité qui « m'impose de dire que la situation s'est dégradée. Le virus gagne de nouveau du terrain. Depuis quelques jours, il se passe quelque chose », a lancé le chef du gouvernement. Il a évoqué les plus de 30.000 contaminations enregistrées mercredi soir - un record depuis novembre -, mais aussi la part du variant anglais« à peu près la moitié » des contaminations dans le pays.

Le Premier ministre a cependant justifié à nouveau la décision du chef de l'Etat de ne pas reconfiner le 29 janvier, soulignant que le pays a « gagné du temps » pour vacciner, que l'activité économique ne s'est pas arrêtée, et que les enfants ont pu aller à l'école, contrairement à de nombreux jeunes Européens. Il a aussi voulu couper court au débat qui monte sur la stratégie zéro Covid, avec un confinement très dur qui ferait disparaître le virus : « On ne s'en débarrasse pas comme ça. »

« Le confinement est un levier auquel nous devons recourir quand on ne peut pas faire autrement. Il faut le faire à bon escient, au bon moment et dans la bonne mesure », a-t-il insisté. Le choix de ne pas reconfiner dans l'immédiat a une « contrepartie » : prendre des mesures ciblées et territorialisées quand la situation se dégrade, a expliqué Jean Castex rappelant les exemples de Mayotte - où le confinement imposé il y a trois semaines va se poursuivre - mais aussi de Dunkerque et des Alpes-Maritimes où des reconfinements partiels entrent en vigueur ce week-end, « une mesure lourde, intermédiaire ». « Il faut tout faire pour retarder » un confinement national avec ces mesures, a martelé Jean Castex.

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Surveillance renforcée

Face à la dégradation de la situation, le Premier ministre a placé sous « surveillance renforcée » vingt départements - toute l'Ile-de-France , une grande partie des Hauts-de-France, le Rhône, la Drôme, la Moselle, la Meurthe-et-Moselle et l'Eure-et-Loir, les Alpes-Maritimes, les Bouches du Rhône et le Var - et demandé que des concertations s'ouvrent pour décider de mesures « proches de celles prises » à Dunkerque et dans les Alpes-Maritimes -, qui seront mises en oeuvre le week-end du 6 mars si la situation continue de se dégrader. Avec notamment Paris, Lyon et Marseille, c'est un tiers de la population française qui est ainsi concernée. Jeudi soir, la mairie de Paris a fait savoir qu'elle allait proposer un confinement de la capitale pour trois semaines.

Ces départements ont en commun une incidence supérieure à 250 cas pour 100.000 habitants, un taux de variant supérieur à 50 %, une pression hospitalière « proche du seuil critique », et « une circulation virale qui s'accélère ». En Provence-Alpes-Côte d'Azur ou dans les Hauts-de-France, de nombreuses évacuations sanitaires ont déjà eu lieu. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, n'a pas caché son inquiétude pour l'ensemble du pays : « En une semaine, nous avons effacé deux semaines de baisse », a-t-il regretté, tout en reconnaissant que « cela n'est pas une surprise », vu la progression des variants.

Vaccination des plus de 65 ans

Alors que le chef du gouvernement a conscience de la lassitude des Français - « Ils se demandent s'ils vont voir le bout de ce jour sans fin », a-t-il lâché en assurant son « absolue conviction » que oui, alors qu'Emmanuel Macron a demandé lors du Conseil de défense de mercredi à ses ministres de faire preuve d'imagination pour trouver des dispositifs qui permettent de revenir, quand cela sera possible, à une vie quasi normale (avec des QR Code etc.), Jean Castex a voulu donner plusieurs raisons d'espérer : la campagne de vaccination ( elle a commencé ce jeudi en ville pour 2,4 millions de 50-64 ans avec comorbidités ), l'amélioration de la stratégie de dépistage et l'arrivée de traitements.

Alors que d'autres pays européens commencent à donner des calendriers et des étapes, le Premier ministre a voulu donner un « cap », « la fin du printemps », qui coïncidera avec la fin de la vaccination des plus fragiles. La vaccination des résidents en Ehpad a atteint le taux inespéré de 80 %, et plus d'un quart des plus de 75 ans ont reçu au moins une injection. A la fin mars, deux tiers d'entre eux se seront vus proposer une vaccination, ce qui permettra d'ouvrir le jeu aux 65 à 74 ans en avril, avec des doses de Pfizer, voire d'AstraZeneca.

Le président du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale, Alain Fischer , a en effet précisé que les vaccins AstraZeneca, qui ont mauvaise presse, semblent efficaces chez les plus de 65 ans au vu des résultats observés outre-Manche. La Haute Autorité de santé est en train d'étudier un éventuel élargissement de la cible. Le cas échéant, ce vaccin « pourrait être préconisé aux 65 à 74 ans, qui dans l'immédiat n'en disposent pas », a précisé Alain Fischer.

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Isabelle Ficek et Solveig Godeluck

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