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L'Oréal cajole les conjoints de ses expatriés

Dans la préparation d'une expatriation, le groupe de cosmétiques place le bien-être du conjoint au centre des préoccupations. Enjeu : la réussite de la mission.

Chez L'Oréeal, le conjoint bénéficie également de 150 heures de cours linguistiques - soit le même volume horaire que pour le collaborateur expatrié.
Chez L'Oréeal, le conjoint bénéficie également de 150 heures de cours linguistiques - soit le même volume horaire que pour le collaborateur expatrié. (Shutterstock)

Par Florent Vairet

Publié le 19 juin 2018 à 07:08

Avec 1.040 expatriés, L'Oréal fait partie de ces groupes mondiaux au sein desquels les expatriations jouent un rôle clef dans la gestion des ressources humaines. Naturellement, tout est mis en oeuvre pour que ces investissements soient couronnés de succès. Mais parfois, l'expérience est plus compliquée qu'anticipé. S'agit-il d'un problème de casting ou bien d'une inadaptation au pays d'accueil ? Après analyse des causes, le groupe de cosmétique en a conclu que la question du conjoint était minorée alors qu'elle pèse de tout son poids dans l'échec d'une expatriation. C'est même son principal facteur. Face à ce constat, L'Oréal a mis en place une politique pour garantir le bien-être du conjoint du salarié expatrié, à la fois sur le plan personnel et professionnel, partant du principe qu'« une expatriation réussie, c'est toute la famille qui est heureuse ».

Des mesures spécifiques

« Très tôt, nous amorçons la réflexion sur la place de la famille dans les projets d'expatriation », confie Sandra Martin, responsable de la mobilité internationale chez L'Oréal. Le conjoint fait partie du voyage de reconnaissance que l'entreprise organise pour que le couple puisse valider le choix du pays de destination. Il se voit proposer de suivre un séminaire interculturel de un ou deux jours pour lui donner les clefs de compréhension du contexte du pays et des façons d'interagir. Il bénéficie également de 150 heures de cours linguistiques - soit le même volume horaire que pour le collaborateur expatrié. De l'aveu de Sandra Martin, ces services ont pour but de décharger le sac à dos du collaborateur, déjà préoccupé par son propre changement de poste.

L'enjeu est aussi de répondre aux aspirations professionnelles du conjoint, qui met souvent entre parenthèses sa carrière. L'Oréal est membre de l'association IDCN, - pour International Dual Career Network - réunissant de nombreuses entreprises qui partagent le même constat : les conjoints d'expatriés sont souvent des profils qualifiés inutilement mis en veille. « L'enjeu de ce regroupement est de créer un vivier de talents internationaux dans chaque pays dans lequel les entreprises peuvent venir recruter, explique Sandra Martin. Cependant, tous les conjoints ne tiennent pas forcément à retravailler, certains veulent simplement garder un réseau professionnel. » Ainsi, toutes les formes d'activités sont explorées. L'Oréal a par exemple noué un partenariat avec France Bénévolat pour aider les conjoints de collaborateurs étrangers - qui s'expatrient en France - à retrouver une activité associative.

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Ne pas décrocher professionnellement

Autre initiative : le groupe mondial de cosmétiques s'apprête à signer dans les prochaines semaines la convention Cindex, emboîtant le pas à plusieurs grands groupes dont Air France, EDF, Orange ou encore Société Générale. Cette convention offre des dispositions très avantageuses. En effet, si les deux employeurs du couple sont signataires de cette convention, le conjoint suiveur peut bénéficier d'une suspension de son contrat de travail et de son ancienneté jusqu'à son retour en France. Cela lui ouvre le droit à un congé sabbatique de cinq ans maximum durant lequel il peut exercer une activité rémunérée dans le pays d'expatriation, tout en ne renonçant pas à son poste en France. L'expatriation n'est plus alors vue comme un sacrifice mais comme une parenthèse professionnelle, voire un tremplin.

Le groupe a constaté que la décision de s'expatrier à deux - et par conséquent de fragiliser la carrière d'un des membres du couple - peut être plus difficile à prendre pour une femme que pour un homme. Toutes ces dispositions visent donc à alléger la charge de stress pour ces expatriés qui sont, chez L'Oréal, à 42 % des femmes. Un chiffre 20 points supérieurs à la moyenne mondiale.

Florent Vairet 

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