Codage : GitLab lève 268 millions de dollars pour défier GitHub
La plate-forme, désormais valorisée 2,75 milliards de dollars, est la principale concurrente de Github, rachetée l'an dernier par Microsoft pour 7,5 milliards. GitLab, qui compte parmi ses clients Nvidia et Goldman Sachs, prévoit de s'introduire en Bourse l'année prochaine.
Par Basile Dekonink
GitLab, le petit frère indépendant de GitHub, monte en régime. La plate-forme en open source dédiée aux développeurs a officialisé ce mardi un tour de table de 268 millions de dollars, portant à 426 millions les fonds levés depuis ses débuts en 2013. Elle est désormais valorisée 2,75 milliards de dollars, plus du double d'il y a un an.
Encore incubée en 2015 (au Y Combinator), la firme commence à se positionner comme un sérieux à GitLab, avec un chiffre d'affaires en croissance de 143 % sur un an et quelque 100.000 organisations clientes revendiquées. Parmi celles-ci Goldman Sachs - qui a mené la levée de fonds avec Iconiq Capital -, Air Delta, Nvidia…
A la différence du leader du logiciel en open source, racheté il y a un peu plus d'un an par Microsoft pour 7,5 milliards de dollars, GitLab revendique sa liberté. L'entreprise ne fait pas mystère de ses intentions de s'introduire en Bourse, et a même arrêté une date : le 18 novembre 2020.
L'indépendance, un atout
« Nous préférons rester indépendants », résume son patron, Sid Sijbrandij, dans une interview à Bloomberg. Un atout pour les développeurs, qui craignent que, malgré ses promesses, Microsoft ne cède aux sirènes de la licence propriétaire et rende la majeure partie des fonctionnalités de GitHub payantes. A l'annonce du rachat de la plate-forme par la firme de Redmond, GitLab avait d'ailleurs vu le nombre de projets hébergés sur sa plate-forme multiplié par dix.
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L'autre singularité de la start-up, c'est son produit. Quand GitHub se concentre sur l'hébergement et la gestion de codes sources, GitLab propose une palette plus vaste - test logiciel, packaging d'applications - et s'adresse donc également aux « DevOps », ces équipes qui font l'interface entre le développement et l'exploitation des applications.
De 800 à 1.000 salariés
Une seule plate-forme pour ébaucher, développer et exploiter un code (avec de l'open source et des fonctionnalités payantes) : « les entreprises fabriquent de plus en plus de logiciels ; chaque modification que vous voulez apporter modifie l'ensemble, et le plus vite vous pouvez le faire, plus c'est facile », défend son patron.
Avec ce nouveau tour de table, l'entreprise compte accélérer en passant de quelque 800 salariés répartis dans 55 pays, à 1.000, tous en télétravail. Encore une spécificité.
Basile Dekonink