Insolite : Le tuba sera-t-il remplacé par le Twoba dans les orchestres ?

Le tuba est un instrument exigeant dont la pratique ne permet pas une grande faculté de mobilité pour les tubistes dans les orchestres. Deux musiciens hongrois ont créé le Twoba (à prononcer tou-ba) qui devrait permettre une plus grande facilité d’utilisation et une optimisation des performances de l’instrument.

John Williams a écrit un des rares concertos pour tuba

Les spécialistes le savent bien, le tuba est un instrument à la pratique contraignante. De par sa forme imposante et complexe il oblige les tubistes à rester assis, le visage à demi-caché, sans grande visibilité du chef d’orchestre et des autres musiciens. Par ailleurs, son pavillon (cloche), orienté vers le haut empêche le son d’être dirigé directement vers le public. Il est d’ailleurs très rare de voir des tubistes jouer des solos, même si, au XXe siècle, quelques compositeurs comme Vaughn Williams ou John Williams ont écrit et dirigé des concertos pour tuba. Il est vrai que la forme de cet instrument n’a que très peu évolué depuis sa création dans les années 1830.

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C’est pour toutes ces raisons que deux musiciens hongrois, le tubiste Roland Szentpali et Zoltan Juhasz, flutîste, joueur de duda (cornemuse hongroise) et maître luthier ont inventé le Twoba (jeu de mots avec two/2 et ba) qui pourrait révolutionner la pratique de l’instrument en permettant aux tubistes de l’adapter en un rien de temps pour passer de la position statique assise traditionnelle à une mobilité totale.

Roland Szentpali et Zoltan Juhasz se sont associés avec le luthier allemand Gerhard Meinl

Associés avec le luthier allemand réputé, Gerhard Meinl, les 2 inventeurs ont réussi à transformer l’instrument de manière à ce qu’il puisse donc être joué de manière traditionnelle mais également debout et en mouvement, de mieux voir le chef d’orchestre et de pouvoir diriger le pavillon de leur Twoba vers le public. Sans entrer dans les détails techniques, la principale innovation porte sur le changement de position des pistons (3 ou 4 en général) et de la branche d’embouchure qui permet ainsi une nouvelle orientation du pavillon. Selon les deux musiciens la conversion entre la position traditionnelle et la nouvelle position ne prend que 2 minutes au tubiste, permettant ainsi l’usage normal en position orchestre symphonique et une utilisation en mouvement pour jouer des solos ou évoluer plus facilement dans des formations de jazz ou des orchestres militaires.

Philippe Gault

 

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