Publicité

Crédit immobilier : légère remontée des taux en septembre

Selon l'Observatoire Crédit Logement/CSA, les taux du crédit immobilier aux particuliers ont atteint en moyenne 1,18 % en septembre. S'ils sont légèrement supérieurs au mois d'août (1,17 %), ils restent à des niveaux historiquement bas.

S'inquiétant d'une possible surchauffe du crédit, les autorités ont fait un « diagnostic » qu'elles ont publié début octobre.
S'inquiétant d'une possible surchauffe du crédit, les autorités ont fait un « diagnostic » qu'elles ont publié début octobre. (Photo Shutterstock)

Par Raphaël Bloch

Publié le 15 oct. 2019 à 11:32Mis à jour le 16 oct. 2019 à 11:05

Les taux du crédit immobilier ont-ils atteint un plancher ? Selon l'Observatoire Crédit Logement/CSA, les taux auxquels s'endettent les ménages français ont légèrement remonté en septembre, atteignant en moyenne 1,18 % (hors assurance et coût des garanties), après avoir touché un plus bas historique en août, à 1,17 %. C'est la première remontée des taux sur un mois depuis la fin 2018.

A ce niveau, les taux sont cinq fois moins élevés qu'au début des années 2000 et douze fois moins qu'à la fin des années 1980. Alors que les autorités s'inquiètent d'un emballement possible, l'Observatoire se veut toutefois confiant. « Il n'y a pas de bulle. Le risque des opérations est juste un peu plus élevé, même s'il reste faible », déclare-t-il, en indiquant que les taux pourraient baisser de nouveau en octobre.

Encours records

Dans ce contexte, la machine du crédit continue de tourner à plein en dépit de la hausse des prix. Sur les neuf premiers mois de l'année, les encours de crédit immobilier ont progressé à un rythme mensuel supérieur à 6 %. L'encours total des crédits à l'habitat a dépassé cet été les 1.050 milliards d'euros.

Publicité

Rendu possible par la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), ce contexte de taux très faibles est renforcé par la concurrence que se mènent les banques pour prêter à bon marché. Et ainsi compenser la baisse de leurs marges par des volumes de prêts plus importants.

Cette concurrence amène aussi les banques à se montrer plus souples : « Grâce aux taux historiquement faibles, les banques acceptent de prêter sur des durées plus longues et à des emprunteurs dont l'apport personnel est plus faible », souligne l'Observatoire.

Selon Crédit Logement, la durée moyenne des prêts s'est allongée de 30 mois en cinq ans. « Jamais la durée des prêts n'avait été aussi élevée », rappelle l'Observatoire. En septembre, la durée des crédits à l'habitat était en moyenne de 229 mois (19 ans), contre « seulement » 210 mois en 2014.

Selon la société de financement, grâce à ce phénomène, les primo-accédants - souvent des jeunes - peuvent désormais emprunter plus facilement, à revenus et apport équivalents. Que ce soit dans l'ancien (47 %) ou dans le neuf (51 %), la population des 35 ans a « retrouvé ses niveaux élevés des années 2010-2011 », souligne Crédit Logement.

Crainte d'une surchauffe

S'inquiétant d'une possible surchauffe du crédit, les autorités ont fait un « diagnostic » publié début octobre. Le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF), qui réunit notamment la Banque de France et le Trésor, a pointé plusieurs risques sur le crédit immobilier, côté banques et côté consommateurs.

Le HSCF s'est notamment inquiété du « risque d'une nouvelle vague de renégociations », qui pourrait encore dégrader la rentabilité des banques. Selon les chiffres de Crédit Logement, les renégociations, même si elles sont encore loin de leur pic de 2017 (60 %), sont en hausse : elles représentent actuellement 22 % du total d'octrois de crédits immobiliers, contre « seulement » 16 % au début de l'année.

Les banques néerlandaises face au risque de bulle immobilière

Une crise des crédits hypothécaires menace les banques néerlandaises. Après trois ans de hausse ininterrompue des prix de l'immobilier aux Pays-Bas - à raison de 8 % par an - la Banque centrale néerlandaise (DNB) pointe le risque d'éclatement de cette bulle immobilière. « En raison de faibles pertes dans le passé, les banques sous-estiment les risques liés à leurs crédits hypothécaires », relève la DNB dans un rapport publié mardi. La DNB les enjoint donc de constituer 3 milliards d'euros de fonds propres supplémentaires d'ici à l'automne 2020, et pour une période minimale de deux ans. En l'état, trois établissements du royaume s'avèrent particulièrement exposés. Avec un portefeuille évalué à 189 milliards d'euros, Rabobank détient à elle seule 21 % des encours totaux des crédits hypothécaires du pays. Pour ABN Amro, dont le portefeuille totalise 148 milliards d'euros, les prêts hypothécaires représentent plus de la moitié du total des crédits octroyés par la banque. Quant à ING, son portefeuille atteint 112 milliards d'euros. A noter toutefois que pour la DNB, les risques pondérés des encours néerlandais de prêts hypothécaires demeurent parmi les plus faibles d'Europe.

Didier Burg

Raphaël Bloch 

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

qfkr8v3-O.jpg

La baisse de la natalité est-elle vraiment un problème ?

Publicité