Qu’est-ce qu’un orchestre symphonique ?

Vous êtes déjà allé au concert d’un orchestre ou vous rêvez de vous y rendre un jour. Mais cette masse de musiciens vous laissent perplexe. On vous aide à comprendre ce qu’est un orchestre symphonique et à quoi il sert.

Cordes, bois, cuivres et percussions : ils sont tous réunis dans l’orchestre symphonique

Les cordes jouent la mélodie principale (souvent dévolue aux premiers violons, même si ceux-ci se trouvent aussi confrontés à des passages rapides de grande difficulté qu’on appelle des traits) et l’accompagnement (en général les seconds violons, altos, violoncelles et contrebasses). Les vents (bois et cuivres) assument la même polyvalence, mais sont plus souvent solistes. Lorsqu’ils assument l’accompagnement, les cuivres apportent alors soutien et volume sonore. Les percussions ponctuent le discours musical et varient beaucoup d’une œuvre à l’autre, en fonction de la fantaisie du compositeur – hormis les timbales, toujours fidèle au poste. A partir du XIXème, il faut encore ajouter à tout cela la harpe, et parfois même le piano (dans Petrouchka de Stravinsky, par exemple) ou le célesta (la Danse de la fée Dragée, dans Casse-Noisette de Tchaïkovsky). A partir de cette large palette de timbres, le compositeur soigne les mélanges d’instruments et leurs juxtapositions – c’est-ce qu’on appelle l’orchestration.

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Un orchestre symphonique doit-il toujours être constitué d’un grand nombre de personnes ?

Face à un orchestre symphonique, on est frappé par le nombre de personnes sur scène. Pourquoi autant de monde alors qu’il ne faut que trois musiciens pour un trio de Schubert ? Une blague célèbre dans le monde musical raconte qu’un inspecteur totalement néophyte en musique classique aurait préconisé, pour faire des économies, de réduire les nombreux violons à un seul. Motif : ils jouent tous la même chose. Pourtant, le nombre de musiciens sur scène est soigneusement choisi et dépend de l’œuvre interprétée. Question d’équilibre sonore entre les parties. Le nombre d’instrumentistes à cordes est calculé en fonction de celui des instrumentistes à vent. Pour jouer Wagner, on se retrouve ainsi avec un orchestre total de plus de cent personnes alors qu’une symphonie de Haydn rend très bien avec trois fois moins de musiciens !

L’orchestre symphonique

 

Quelle différence entre un orchestre symphonique et philharmonique ? Qu’en est-il de l’orchestre d’harmonie ?

Au XIXème, un orchestre était appelé “philharmonique” quand ses musiciens étaient réunis au sein d’une association, une philharmonie. Un chœur y était aussi parfois attaché. Aujourd’hui on ne fait plus vraiment de différence entre les deux termes. Ils servent plutôt à distinguer deux orchestres dans la même ville. C’est le cas par exemple à Vienne, où le Philharmonique et le Symphonique sont tout à fait autonomes l’un de l’autre. Rien à voir en revanche avec un orchestre d’harmonie ! Là vous trouverez des bois, des cuivres, des percussions… et des contrebasses, seul instrument de la famille des cordes à y figurer. On ne peut donc pas jouer avec un orchestre d’harmonie une œuvre écrite pour un orchestre symphonique. A moins d’y apporter de nombreux changements :  on parle alors de transcription, mais certaines œuvres s’y prêtent mieux que d’autres. Qu’il s’agisse d’un orchestre symphonique ou d’harmonie, les musiciens doivent en tout cas toujours suivre le chef d’orchestre !

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Opéra, symphonie, concerto… Quel est le répertoire d’un orchestre symphonique ?

Un orchestre n’est pas toujours seul en scène. Dans le cas d’un concerto, un soliste (voire plusieurs) tien(nen)t la vedette. L’orchestre est alors là pour l’accompagner, ce qui n’exclue pas de beaux dialogues entre le soliste et certains instruments de l’orchestre – souvent la flûte ou le hautbois. Même chose quand il s’agit d’un opéra. Mais si c’est une symphonie, alors l’orchestre donne sa pleine mesure. Il sait que le public n’écoute que lui. Le style varie en fonction des époques et des pays des compositeurs. Les musiciens n’ont pas de quoi s’ennuyer ! C’est le directeur musical de l’orchestre – souvent son chef principal – qui choisit les œuvres interprétées durant l’année, parfois en concertation avec des représentants des musiciens. D’autres partitions viennent encore agrémenter le programme des concerts, se rattachant à tel ou tel genre. Dans les œuvres vocales, on trouve par exemple la musique sacrée. Le répertoire d’un orchestre est quasi infini  !

Hélène Grimaud (piano) et l’Orchestre de chambre d’Europe dirigé par Vladimir Jurowski (Concerto en sol de Ravel)

 

Quels sont les orchestres les plus célèbres dans le monde ?

Si vous demandez à un instrumentiste – tout au moins un européen – quel est le Graal pour un musicien d’orchestre, il y a fort à parier qu’il vous réponde “le Philharmonique de Berlin”. Outre les grands noms qui y sont associés, comme Karajan et Abbado, c’est l’un des concours d’entrée les plus difficiles. Si vous interrogez un collectionneur de disques, il évoquera avec émotion la sonorité des bois du Concertgebouw d’Amsterdam, la brillance des cuivres d’orchestres américains comme Boston, New York et Chicago, ou l’homogénéité du Philharmonique de Vienne. En France, l’un des orchestres qui fait le plus rêver est celui de l’Opéra de Paris, peut-être parce qu’il est indissociable dans l’imaginaire du public du magnifique écrin de l’Opéra Garnier. On aimerait parfois faire le tour du monde… des orchestres. Bonne nouvelle ! Sur Radio Classique, vous pouvez tous les écouter sans bouger de votre canapé…

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Sixtine de Gournay

 

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