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Aménagement du territoire : la Métropole du Grand Paris franchit une étape clef

Le SCOT, schéma de cohérence territoriale, qui donne les grandes orientations en matière d'urbanisme, a été adopté cette semaine après quatre ans de travaux et de débats. Ses douze principes clefs, qui font la part belle à l'environnement, doivent en principe désormais guider l'action des élus locaux du Grand Paris.

Les 179 élus de la Métropole du Grand Paris sont parvenus, lundi 24 janvier, à passer outre leurs divergences de fond pour voter un document actant de grandes orientations communes en matière d'aménagement du territoire
Les 179 élus de la Métropole du Grand Paris sont parvenus, lundi 24 janvier, à passer outre leurs divergences de fond pour voter un document actant de grandes orientations communes en matière d'aménagement du territoire (JOEL SAGET/AFP)

Par Laurence Albert

Publié le 28 janv. 2022 à 16:27

Artificialisation des terres, déséquilibre est-ouest, pénurie de logements, lutte contre la pollution… Les conséquences du phénomène de métropolisation, particulièrement puissant à Paris et en petite couronne, sont autant de sujets cruciaux et potentiellement clivants pour les élus locaux. Les 179 élus de la Métropole du Grand Paris sont parvenus, lundi 24 janvier, à passer outre leurs divergences de fond pour voter un document actant de grandes orientations communes en matière d'aménagement du territoire pour les 15 prochaines années.

Une première étape que le président de la Metropole Patrick Ollier n'a pas hésité à qualifier d' « historique », d'autant que 94 % des élus de cette assemblée multipartite ont voté le texte. « Il constitue la colonne vertébrale de la Métropole sur les 15 à 20 prochaines années et fixe des objectifs clairs et fort » a assuré le président.

Un texte qui donne le « la »

Il aura fallu quatre ans de travail, autant de versions, et plus d'une centaine de réunions pour parvenir à un point d'accord. Ce document réglementaire, baptisé SCOT pour schéma de cohérente territoriale, ne s'impose pas aux maires et les projets des 131 communes métropolitaines du Grand Paris (soit 7 millions d'habitants) devront simplement être « compatibles » avec le document.

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« Les maires gardent la main sur la vision de l'aménagement de leurs communes dans le cadre des plans locaux d'urbanisme intercommunaux », martèle Patrick Ollier, qui s'est efforcé, tout au long du vote, de ne pas effrayer des maires très attachés à leurs prérogatives de « bâtisseurs ». A l'échelle régionale, ce SCOT devra lui-même être compatible avec le document d'orientation francilien, en cours de révision.

Douze grands principes

Le document voté se décompose en 136 prescriptions, ordonnées autour d'une série de 12 grands principes, relativement généraux et dominés par une forte préoccupation environnementale. Il s'agit de « conforter une Métropole polycentrique, économe en espaces et équilibrée dans la répartition de ses fonctions », de « permettre aux quartiers en difficulté de retrouver une dynamique positive de développement » de « renforcer la présence de la nature et de l'agriculture en ville », d'« agir pour la qualité de l'air », de « s'appuyer sur les nouvelles technologies pour accélérer le développement économique la création d'emplois et la transition écologique », d'« organiser la transition énergétique » ou encore de « favoriser la « reconquête des espaces naturels, boisés et agricoles ».

Pour autant, le diable se nichant dans les détails, certaines dispositions ayant trait à l'artificialisation des terres (préservation des terres agricoles et espaces forestiers, etc) ont divisé l'hémicycle jusqu'au jour du vote. Une petite dizaine d'amendements favorisant la construction, portés pour la plupart par le maire (LR) de Boulogne-Billancourt, Pierre-Christophe Baguet ont ainsi reçu des soutiens, sans cependant être adoptés. « Sur un territoire urbanisé à 87 %, dans lequel nous avons perdu près de la moitié des espaces naturels ces quarante dernières années, il est nécessaire d'être ambitieux » martelé Sylvain Raifaud, co-président du groupe écologiste, qui a ferraillé contre des amendements créant des brèches - prévues par le code de l'urbanisme- favorables aux constructions.

Le SCOT n'est pas un élement stratégique pour la survie de la métropole, mais il permet de démontrer notre capacité à conduire des actions politiques à l'échelle d'un territoire

Eric Cesari.Vice-président de la Métropole

A gauche, le premier adjoint de Paris Emmanuel Gregoire, dont le groupe (PS) a voté favorablement, a salué « un document qui n'est pas bloquant », se situe « entre incitation et contrainte » et permet de « se projeter dans un après ». Lequel est également politique, alors que la Métropole cherche encore parfois sa place, prise en étau entre une ville et une région puissante, et des établissements publics territoriaux dotés de fortes compétences.

« Il était important, que politiquement, nous montrions notre capacité à agir sur cet espace commun, sans renoncements mais en commun accord » a rappelé le vice-président de la Métropole (LR) Eric Cesari. « Le SCOT n'est pas un élément stratégique pour la survie de la métropole, mais il permet de démontrer notre capacité à conduire des actions politiques à l'échelle d'un territoire ».

Laurence Albert

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