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Giving Tuesday : "Il n’y a pas une UNE bonne manière d’agir. L’idée est de faire"

Après le Black Friday, le Cyber Monday, c’est aujourd’hui le Giving Tuesday, une journée pour célébrer l’engagement. Nous avons échangé avec Fred Fournier, coordonnateur du mouvement en France.

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En 2018, le Giving Tuesday a eu lieu dans plus de 150 pays et a permis de récolter un milliard de dollars pour le secteur associatif. (Shutterstock)

Par Fabiola Dor

Publié le 3 déc. 2019 à 14:02Mis à jour le 3 déc. 2019 à 14:40

Le Giving Tuesday, une nouvelle lubie des réseaux sociaux ? Pas vraiment. Il s’agit d’une journée mondiale consacrée à la solidarité pour encourager l'engagement. Particuliers, entreprises et associations sont invités à faire un don (en temps ou en argent) en faveur d’une grande cause. Une petite aussi, c’est bien… c’est le geste qui compte ! Lancé aux Etats-Unis, en 2012 par Henry Timms, directeur de l'association new-yorkaise 92Y, le Giving Tuesday vient contrebalancer l’engouement consumériste du Black Friday. 

En 2018, le Giving Tuesday a eu lieu dans plus de 150 pays et a permis de récolter un milliard de dollars pour le secteur associatif. Le concept a débarqué en France l’an dernier à l’initiative de Yaële Aferiat, directrice de l'Association Française du Fundraising et Fred Fournier, le coordonnateur du mouvement en France, qui a accepté de répondre à nos questions. 

Les Echos START : Comment le mouvement Giving Tuesday est-il arrivé en France ? 

Fred Fournier : Mi-2018, nous avons constaté une forte baisse dans la générosité du grand public. L’objectif de cette initiative était de rebooster la solidarité des Français, notamment de la jeunesse. En France, il y a 13 millions de bénévoles actifs, mais ce sont surtout des personnes âgées. Nous avons rencontré les équipes de l’association 92Y, ceux qui ont lancé le Giving Tuesday aux USA, pour l’importer de ce côté-ci de l’Atlantique. L’an dernier, près de 300 organisations ont participé. En terme d’impact, nous avons travaillé avec une plateforme de collecte de dons qui a noté une augmentation de 70%, le jour du Giving Tuesday par rapport à la fréquentation de 2017, où il n’y avait pas d’opération. 

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Une journée sur l’engagement, est-ce suffisant pour agir vraiment ? 

S’engager, c’est un peu plus que donner du sang ou de l’argent. On n’a pas eu besoin du Giving Tuesday pour commencer à agir. Rappelons aussi que cet élan de solidarité se prolongera avec la journée mondiale du bénévolat, le jeudi 5 décembre, qui incite notamment les entreprises à accorder du temps à leurs salariés pour qu'ils partagent leur expertise et leur savoir-faire. Jeunes actifs, vous pouvez par exemple, partager vos compétences avec un collègue plus senior, accompagner les nouveaux stagiaires, faire du mécénat de compétences (ndlr : s’investir dans un projet d’intérêt général sur votre temps de travail)... à vous de trouver une action qui vous convient. 

Beaucoup d’entreprises jouent le jeu et mettent en avant les initiatives de leurs collaborateurs. Elles peuvent aussi inciter à la générosité. L’an dernier, le spécialiste de l’équipement automobile Norauto a, par exemple lancé l’arrondi sur salaire, autrement dit la possibilité pour les salariés de donner les centimes de leur salaire (ou plus) à une association préalablement choisie. 

Il n’y a pas une bonne manière d’agir, ça peut être un engagement financier, du temps ou même un partage de compétences. Si vous êtes étudiant, vous pouvez par exemple lancer un projet au sein de votre établissement, ou donner un peu de votre temps à une association.

En quoi les réseaux sociaux changent la donne ? 

Sur les réseaux sociaux, plus de 7 millions de personnes ont été sensibilisées par notre message. On lance une piste, on crée une occasion de donner. Ensuite, les gens s’approprient le mouvement, que l’on veut le plus intergénérationnel possible. 

Quand on a réfléchi à comment importer le mouvement en France, on a décidé de garder l'anglicisme #GivingTuesday, plutôt qu’un "Mardi Tu donnes". Il nous a semblé plus rassembleur. Il y a une vraie volonté d’embarquer cette génération très engagée qui porte déjà des convictions fortes dans des domaines comme l’écologie. 

Quel autre mouvement vous inspire ?

Un autre mouvement spontané qui se mobilise beaucoup, c’est On est prêt, un mouvement de youtubeurs qui influencent et sensibilisent les politiciens et les jeunes en faveur de l’environnement. J’admire beaucoup ces communautés qui fédèrent les jeunes et font bouger les lignes. D’ailleurs, des mouvements comme celui-ci s’inscrivent comme des relais de nos actions sur l’engagement. 


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Cette initiative vous intéresse ? Vous pouvez jeter un coup d’oeil sur le site #GivingTuesday et vous y inscrire pour recevoir toutes les informations utiles pour vous engager en faveur de la générosité. 

Fabiola Dor

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