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Les prétentions salariales des diplômés des grandes écoles n'ont jamais été aussi élevées

Pour les étudiants d'écoles de commerce et d'ingénieurs, la crise est derrière nous. Ils n'hésitent pas à demander des salaires avoisinant les 40.000 euros brut annuels en début de carrière, selon la nouvelle étude Universum.

Les étudiants d'écoles de commerce demandent 38.241 euros, les ingénieurs en herbe 38.785 euros, et même 40.642 euros pour les spécialistes de l'IT.
Les étudiants d'écoles de commerce demandent 38.241 euros, les ingénieurs en herbe 38.785 euros, et même 40.642 euros pour les spécialistes de l'IT. (iStock)

Par Laura Makary

Publié le 18 mai 2022 à 07:01Mis à jour le 13 févr. 2023 à 16:19

L'an dernier, le classement Universum était marqué par une année de crise sanitaire et de confinements . La sécurité de l'emploi était l'objectif premier des étudiants de grandes écoles, quitte à rogner sur les salaires. Aujourd'hui, les jeunes reprennent confiance et n'hésitent pas à demander davantage !

Au total, 42.642 étudiants (dont plus de 31.000 inscrits en grandes écoles), issus de toute la France, ont répondu au questionnaire Universum. « Ils ont été interrogés entre octobre et février, à une période où l'économie repartait, avant la guerre en Ukraine. Ce sont donc des données de sortie de crise, avec des étudiants et jeunes diplômés en position de force », analyse Aurélie Robertet, directrice France d'Universum.

En effet, en 2021, les prétentions salariales s'étaient réduites : 36.538 euros brut en moyenne. Pour 2022, on ose ! Les étudiants d'écoles de commerce demandent 38.241 euros, les ingénieurs en herbe 38.785 euros, et même 40.642 euros pour les spécialistes de l'IT.

Les réponses montrent aussi une priorité toujours plus forte donnée à l'équilibre entre vie professionnelle et personnelle, citée comme le premier objectif de carrière par 52 % des jeunes sondés, devant « être un leader ou diriger une équipe » (41 %), « avoir une carrière à l'international » (37 %) et « se consacrer à une cause ou voir le sentiment que je contribue à rendre les choses meilleures » (35 %).

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Chacun ses « top priorités »

Les trois profils ont chacun leurs « top priorités ». Mais leur point commun : la perspective de revenus élevés et un travail ambitieux et challengeant. Les étudiants en business citent également la diversité des missions, tandis que les élèves ingénieurs visent une « ambiance de travail agréable ». Enfin, les IT se réjouissent des bonnes conditions salariales du secteur pour les juniors, en visant un « salaire de base compétitif ».

Dans ces priorités, Universum observe quelques tendances par rapport aux années précédentes. « Le critère qui a le plus gagné en importance, aussi bien chez les profils commerce qu'ingénieur est le salaire. La responsabilité sociale de l'entreprise continue sa progression chez les ingénieurs, mais stagne dans les écoles de commerce. Cette année, les répondants sont davantage focalisés sur la performance, la méritocratie, le challenge. Ils ont confiance en eux, ont envie de prendre des risques et de se lancer », analyse Aurélie Robertet. Les questions salariales grimpent en effet pour tous les profils parmi les critères prioritaires pour les jeunes.

De la flexibilité au travail

Autre point qui a pris de l'importance en un an : la flexibilité des conditions de travail ! Respectivement 26e et 23e l'an dernier dans les écoles de commerce et d'ingénieurs, elle a grimpé à la 17e et 18e place dans le classement des priorités des jeunes. « C'est en effet un paramètre qui est resté de la crise. On sent que le rapport au travail a évolué, le télétravail est devenu quelque chose de très important, notamment pour les ingénieurs IT », confirme la directrice France d'Universum.

D'ailleurs, pour la première fois, l'enquête a demandé à ses sondés la proportion idéale de télétravail selon eux. Deux tiers des répondants choisissent deux ou trois jours par semaine. Et les ingénieurs IT sont en effet plus nombreux que les autres à espérer plus.

L'enquête interroge également les jeunes sur leurs inquiétudes quant au télétravail. Les deux réponses majoritaires sont assez logiques : « je serai isolé et je ne pourrai pas créer de lien social avec mes collègues » arrive premier, suivi de près par « l'intégration à distance dans l'entreprise ne sera pas efficace »…

La méthodologie

Au total, 42.642 étudiants, issus de toute la France, ont répondu au questionnaire Universum d'octobre 2021 à mars 2022. Cet échantillon compte 31.586 élèves de grandes écoles, dont 15.180 d'écoles de commerce et 14.720 élèves-ingénieurs.

Il s'agit d'un questionnaire en ligne, souvent transmis par le service carrière de l'école. Universum demande aux répondants de citer, parmi une liste, les entreprises qu'ils connaissent, celles pour lesquelles ils envisageraient de travailler, et celles auxquelles ils comptent postuler. S'ils souhaitent mentionner une entreprise qui ne figure pas dans cette liste, c'est possible. C'est ainsi qu'Hermès, régulièrement citée, a été ajoutée…

Laura Makary

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