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Voici 4 préjugés sur les biodéchets qu’il est urgent de briser

TRIBUNE // Selon l'Ademe, un tiers de nos poubelles sont composées de biodéchets, mais moins de 10% des collectivités en France nous aident à les recycler. Ils sont pourtant une ressource essentielle.

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Photo tirée d'une des vidéos de la nouvelle campagne #CeSeraitAbsurde sur YouTube, qui promeut le tri à la source des biodéchets, avec Lénie Cherino. (réseau compostplus)
Publié le 29 janv. 2020 à 10:28Mis à jour le 29 janv. 2020 à 10:44

Vous avez forcément entendu parler des problématiques liées au plastique, mais probablement beaucoup moins des biodéchets, autrement dit les déchets alimentaires. Sans parler des préjugés et craintes qui entourent ces détritus : “ils puent”, “on ne peut rien en faire”, etc. Pourtant, ils représentent un enjeu clé pour construire une société plus circulaire demain.

Les biodéchets sont composés à 70% d'eau et terminent pourtant leur existence dans un incinérateur ou enfouis... Or ils sont des potentielles ressources pour nos sols grâce au compostage ou à la production de gaz et donc d’énergie, avec la méthanisation.

Préjugé n°1 : “On ne sait pas comment les recycler”

Aujourd'hui, la plupart d’entre nous n’a pas accès à une poubelle dédiée aux déchets alimentaires. Même si la loi prévoit que d’ici 2025 tous les particuliers disposeront d'une solution pratique de tri à la source de leurs biodéchets, nous pouvons dès maintenant changer nos habitudes.

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Comment ? Vous pouvez acheter un composteur individuel ou rejoindre un composteur partagé, par exemple. La carte Jeveuxmonbac permet de les identifier en France. Vous pouvez aussi penser au lombricomposteur individuel (digestion des déchets organiques par des vers), une solution adaptée aux appartements. On en trouve facilement aux alentours de 50 euros pour un foyer de 4 personnes.

En amont, il reste indispensable de réduire notre propre gaspillage, comme pour l'ensemble de nos déchets. Des applications comme Save Eat ; A consommer ou Frigo Magic aident à mieux gérer les aliments disponibles dans notre frigo et ainsi, éviter de les jeter.

Préjugé n°2 : "Les biodéchets puent"

Pour beaucoup, les biodéchets sont synonymes de nuisances. On imagine un amoncellement d'épluchures "sales" qui "sentent mauvais" et "attirent les rats". Contrairement aux idées reçues, la collecte séparée des biodéchets réduit justement les nuisances des poubelles. Car c’est l’assurance de ne plus avoir de jus résiduels à l’intérieur de nos poubelles ménagères, et d’en faciliter l’entretien.

Et oui, les biodéchets sont pleins de vie, mais les nuisances peuvent être évitées. D’abord, la qualité des bacs et la fréquence de collecte sont clés. Et puis, pour nous motiver, les outils de collecte se montrent de plus en plus simples, pratiques, propres voire beaux !

Préjugé n°3 :"Les biodéchets n'intéressent personne"

Ce n'est pas un manque d'intérêt, mais plutôt un manque de solutions accessibles et visibles. De plus en plus de citoyens sont à la recherche des petits gestes à effectuer au quotidien afin de réduire de manière conséquente leur empreinte écologique.
Selon un récente sondage Harris Interactive, près des trois-quarts des Français disent avoir accru leur intérêt pour les enjeux écologiques au cours des derniers mois (89% chez les 18-24 ans !). Et parmi eux, la moitié a déjà commencé à faire évoluer ses comportements du quotidien (économie d’eau, d’énergie, tri des déchets…). 

Afin de susciter l'engagement sur le sujet, il est indispensable d'avoir une meilleure compréhension de leur utilité. De comprendre l'histoire des biodéchets comme une histoire de reconnexion à la nature et à ses cycles naturels. Et la bonne nouvelle, c'est qu'il y a plein de nouveaux outils sympas pour nous aider à franchir le pas comme les jeux Game of Tri ou Compost Challenge

Préjugé n°4 :"La gestion des biodéchets coûte trop cher"

Cet argument est difficilement recevable dans la mesure où le manque d'outils rend difficile l'évaluation des coûts évités par la réduction du gaspillage alimentaire. C’est particulièrement vrai dans la grande distribution. A sa manière, chaque magasin essaie de gérer au mieux ses invendus. Simplement, le manque d'actions traduit surtout un manque d'outils de suivi et de preuves de résultats économiques et écologiques concrets.

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Des collectivités ont déjà prouvé qu’il était possible de réaliser cette bascule tout en maîtrisant les aspects financiers. Certes un investissement est nécessaire au départ, mais à terme cela implique aussi une économie du coût de gestion des ordures ménagères résiduelles de 30% en moyenne, sur les coûts post-exploitation des centres d’enfouissement, les capacités de stockage économisées, les déchets sur les routes…


POUR ALLER PLUS LOIN : Rendez-vous sur la campagne biodéchets et préjugés. Et pour en discuter, on se donne rendez-vous le 29 janvier à Paris à l’occasion d’une soirée à la découverte des biodéchets organisée par Makesense au travers de son programme Future of Waste.

Violette Simeon, responsable du programme Future of Waste chez Makesense

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