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Amundi double ses profits grâce à des éléments exceptionnels

Le premier gestionnaire d'actifs européen affiche un résultat net de 448 millions d'euros au deuxième trimestre, multiplié par deux en un an. La filiale cotée du Crédit Agricole tire parti d'une mesure fiscale en Italie et de commissions de surperformance record, avant la réforme européenne qui va les amputer.

Amundi renoue avec la collecte au deuxième trimestre, avec 7 milliards d'euros de flux nets.
Amundi renoue avec la collecte au deuxième trimestre, avec 7 milliards d'euros de flux nets. (Alexander Pohl/Sipa USA/SIPA)

Par Amélie Laurin

Publié le 30 juil. 2021 à 07:05Mis à jour le 30 juil. 2021 à 15:48

Pour ses premiers résultats trimestriels à la tête d'Amundi, Valérie Baudson a tiré le gros lot. Le numéro un européen de la gestion d'actifs, qui gérait à fin juin 1.794 milliards d'euros, publie ce vendredi un bénéfice net de 448 millions au deuxième trimestre. Un profit en hausse de 103 % sur un an et de 51 % sur trois mois. « C'est le plus élevé depuis la cotation d'Amundi », a souligné la nouvelle directrice générale de la filiale cotée du Crédit Agricole , lors d'une conférence téléphonique.

Ce résultat inhabituel découle d'un « gain fiscal exceptionnel de 144 millions d'euros lié à l'activation du dispositif Affrancamento autorisé par la loi de finance italienne pour 2021 », détaille Nicolas Calcoen, le directeur financier. Le groupe a pu bénéficier d'un impôt différé actif sur le goodwill (écart d'acquisition) engendré par le rachat du gestionnaire italien Pioneer en 2017.

Bourses au plus haut

Ajusté de cette mesure comptable, le résultat net retraité reste à un niveau record, à 345 millions d'euros, et en croissance de 48 %. Sur l'ensemble du premier semestre, il augmente de 49 %. Les principaux concurrents cotés européens d'Amundi, l'allemand DWS et le britannique Schroders , sont eux aussi en pleine forme. Ils ont annoncé, jeudi, des profits semestriels en hausse de, respectivement, 40 % et 37 %.

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Touchés de plein fouet au printemps 2020 par la pandémie de Covid et le krach boursier, les gestionnaires d'actifs profitent à l'inverse, cette année, de l'euphorie des investisseurs. En particulier de l'envolée des marchés boursiers, au plus haut depuis 20 ans .

Les revenus d'Amundi ont augmenté de 37 % au deuxième trimestre, à 832 millions d'euros, grâce aux effets de marchés et à l'effet multiplicateur des commissions de surperformance. Cette facturation, qui s'ajoute aux commissions de gestion classiques payées par les clients, est appliquée par les fonds lorsqu'ils dépassent leur objectif de performance.

Le pactole a atteint 155 millions d'euros à fin juin, plus de trois fois la moyenne trimestrielle de 42 millions observée entre 2017 et 2020, pointe Amundi. « Cela devrait se normaliser au cours des trimestres suivants », prévient Nicolas Calcoen.

Nouvelles règles du jeu

L'Esma, le régulateur européen des marchés, a en effet changé les règles du jeu. Entrée en vigueur en juillet, la réforme allonge notamment d'un an à cinq ans la période de référence pris en compte pour le calcul des commissions de surperformance. Cela va entraîner une baisse mécanique. « L'évaluation est en cours », mais le directeur financier d'Amundi table sur un ordre de grandeur de «-30 % ». Soit un impact annuel de 50 millions d'euros pour l'entreprise par rapport à sa moyenne historique, selon nos calculs.

Pour Amundi, l'enjeu de la croissance se situe surtout sur le plan commercial. Après un premier trimestre difficile, les ventes sont revenues dans le vert, avec 7 milliards d'euros de flux nets. Le groupe a engrangé 21 milliards pour sa gestion d'actifs de moyen et long terme, à plus forte marge. Il a en revanche subi une nouvelle décollecte (-14 milliards) sur ses fonds monétaires, aux rendements quasi-nuls. Celle-ci est notamment due aux retraits effectués par des sociétés cotées pour payer leur dividende. Sur le semestre, Amundi totalise 5,5 milliards d'euros de sorties nettes, tandis que DWS et Schroders affichent chacun environ 21 milliards d'euros de collecte, malgré des encours sous gestion deux fois inférieurs.

À noter

Amundi a provisionné 18 millions d'euros additionnels pour couvrir en totalité un risque d'amende de l'Autorité des marchés financiers. Le collège du régulateur a requis, début juillet, 38 millions à l'encontre du gérant accusé, au côté de deux anciens salariés, de manipulation de cours.

Amélie Laurin

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