C’est dans un hôpital de Marbella en Espagne que Karan Armstrong est décédée le 28 septembre. Indéfectiblement attachée à l’Opéra de Berlin avec lequel elle se produisit plus de 400 fois dans 24 rôles en 40 ans, la soprano américaine aura marqué l’art lyrique tant dans sa maîtrise des grands classiques que dans son engagement pour promouvoir le répertoire contemporain.
Karan Armstrong sera inhumée dans le cimetière de Zehlendorf à Berlin
L’histoire d’amour entre Berlin et Karan Armstrong aura duré jusqu’à sa mort et même au-delà puisque c’est dans le cimetière de Zehlendorf qu’elle sera inhumée auprès de son mari décédé en 2000. De ses premières représentations dans la capitale allemande dans les années 70 jusqu’à son dernier concert en 2016 (Eugène Onéguine de Piotr Ilitch Tchaïkovski), la soprano américaine aura chanté plus de 400 fois dans 24 rôles sur la scène du Deutsche Oper Berlin.
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C’est également à Berlin que Karan Armstrong a épousé en 1979 Götz Friedrich, futur directeur artistique de l’Opéra de Berlin, qu’elle avait rencontré à Stuttgart. Dietmar Schwarz, le directeur du Deutsche Oper, a déclaré au Berliner Zeitung : « La mort de Karan Armstrong affecte le Deutsche Oper Berlin autant que moi personnellement. Elle aura marqué l’histoire de l’opéra à Berlin comme une « diva de la modernité », mais aussi dans les grands opéras de Wagner, Puccini et Strauss… ».
We mourn the loss of a great artist and wonderful colleague: In memoriam Karan Armstrong (1941 – 2021). https://t.co/zMqZB5qLGa@deutsche_oper pic.twitter.com/QQ0pxIVX3E
— Deutsche Oper Berlin (@deutsche_oper) September 29, 2021
Karan Armstrong fut l’élève de Lotte Lehmann
Née à Havre (Montana) en 1941, Karan Armstrong a étudié le chant auprès de la célèbre soprano Lotte Lehmann avant de faire ses débuts à l’Opéra de San Francisco en 1965 dans le rôle de Musette dans La Bohème de Giacomo Puccini. Après ses débuts aux États-Unis, Karan Armstrong se lance en 1974 dans une carrière européenne qui l’a vue chanter sur les plus grandes scènes, de l’Opéra du Rhin à Bayreuth en passant par la Fenice, le Bolchoï ou la Royal Opera House. Incontournable dans les grands rôles classiques, elle s’illustra également dans le répertoire contemporain en participant à de nombreuses créations, notamment d’œuvres de Giuseppe Sinopolis, Luciano Berio, York Höller ou encore Siegfried Matthus.
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Après son retrait de la scène, Karan Armstrong s’est occupée de jeunes chanteurs et a participé à de nombreuses master-classes. Retirée depuis 2 ans à Marbella, la chanteuse avait récemment émis le souhait de revenir vivre à Berlin mais, hospitalisée depuis 2 semaines, c’est dans une clinique de la station balnéaire espagnole qu’elle s’est éteinte le 28 septembre au matin.
Philippe Gault
