Babatunde Akinboboye est un baryton à l’origine du « Hip Hopera », style associant le classique à la musique populaire afro-américaine. Il y a 4 ans, une vidéo le montrant chanter un passage du Barbier de Séville de Rossini sur une musique du rappeur américain Kendrick Lamar est devenue virale sur les réseaux sociaux.
HipHopera, un genre nouveau qui combine son amour de l’opéra et du hip hop
Depuis 3 ans Babatunde Akinboboye, baryton américain d’origine nigérienne, est devenu le précurseur d’une forme d’art alliant musique classique et musique urbaine. Ce chanteur lyrique professionnel s’est produit dans les plus grandes salles de la côte Ouest américaine et au fil de sa carrière a tenté de donner aux jeunes l’envie de fréquenter les opéras. Ainsi, il revendique un style nouveau qui associe des rythmes hip hop avec des paroles d’œuvres classiques.
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En 2018, l’une de ses vidéos, où on le voit interpréter le « Largo al factotum » du Barbier de Séville, le chef-d’œuvre de Gioacchino Rossini, sur le rythme de « Humble », titre plus moderne de l’artiste américain Kendrick Lamar, est devenue virale et a été visionnée 1 million de fois sur son compte YouTube. L’artiste explique que le « Hip Hopera », c’est ainsi qu’il désigne ce style hybride, est né d’un besoin mnémotechnique. En associant les paroles du registre classique à des tempos modernes le baryton a pu mémoriser plus aisément les rôles dont il avait la charge.
Il met en lumière des œuvres d’opéra écrites par des compositeurs africains et afro-américains
Fort de ce succès Akinboboye continue de publier sur son compte TikTok des vidéos à visées didactiques et luttant contre la sous-représentation des noirs dans le monde de l’opéra. Outre ses nombreuses prestations qui redéfinissent les frontières de l’art lyrique, l’artiste présente à son public des personnalités noires ayant marqué l’univers du classique. On pense notamment au compositeur français du XVIIIème siècle, Joseph Bologne de Saint-George ou à la grande soprano américaine, Leontyne Price. Autant de célébrités qui lui servent aujourd’hui à faire le pont entre une jeunesse friande de culture populaire et un art traditionnel considéré souvent à tort comme élitiste.
Jeremy Merzisen
