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Groupe ADP, FDJ et Engie, cessions partielles en vue

Le gouvernement vient d’annoncer que la loi Pacte serait présentée en conseil des ministres lundi 18 juin. A cette occasion, il a précisé que des cessions d’actifs seraient réalisées pour financer un fonds d’innovation. Trois sociétés ont été désignées, Groupe ADP, Française des Jeux et Engie.

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| Crédits photo : Aéroports de Paris - LUIDER, Emile - LA COMPANY (Aéroports de Paris - LUIDER, Emile - LA COMPANY)
Publié le 12 juin 2018 à 20:02

Cette fois, le gouvernement a tranché. La loi Pacte qui sera présentée le 18 juin prochain lors d’un conseil des ministres – et qui ne sera probablement pas votée avant le début de 2019 – aborde le chapitre des cessions d’actifs de l’Etat afin d’abonder un fonds d’innovation – déjà doté d’environ 1,6 milliard d’euros - d’un montant total de 10 milliards d’euros. Trois de ses participations seront cédées partiellement ou totalement. Ce dernier point n’a pas été encore tranché, ou du moins dévoilé.

Une nouvelle loi s’impose. En effet, un certain nombre de contraintes existent actuellement, telles que l’impossibilité pour l’Etat que sa participation dans Groupe ADP soit inférieure à 50% du capital. Or, il en détient aujourd’hui 50,6%.

Le statut juridique de la loi de 2005 de Groupe ADP – établissement public qui est propriétaire de ses actifs fonciers et qui détient une autorisation illimitée dans le temps d’exploiter les plateformes de Paris – va évoluer vers un modèle concessif d’une durée de 70 ans. Ainsi, à la fin de cette période, l’Etat récupérera la totalité du foncier et le droit d’exploitation.

La durée de 70 ans devrait être suffisante pour permettre à Groupe ADP de poursuivre les investissements nécessaires sans accorder une durée trop longue à un actionnaire privé, selon le gouvernement. En ce qui concerne l’indemnisation des actuels actionnaires de Groupe ADP, qui détient des actions d’une société propriétaire et non concessionnaire de ses actifs, une indemnisation leur sera indirectement versée. C’est la société qui sera indemnisée et non eux directement.

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Une valorisation encore insuffisante

Quant à l’évaluation retenue pour la cession, le gouvernement a précisé – sans en dire plus - que la société étant cotée, il y a une référence de marché. Pour rappel, la capitalisation boursière actuelle est de l’ordre de 18 milliards d’euros. Selon les critères qui ont été retenus pour céder Nice ou Lyon, cette valorisation est inférieure alors que les qualités intrinsèques du groupe sont semblent bien supérieures. Il s’agit d’un des plus grands aéroports du monde, dont les perspectives sont bien plus prometteuses. Est-il possible d’imaginer quel sera le trafic des plateformes de Paris dans 70 ans ? La croissance du trafic aérien est généralement le double de celle du PIB où est implanté l’aéroport. Or l’attractivité de Paris ne cesse de croître alors que partout dans le monde le mouvement d’urbanisation se poursuit, ce qui est très favorable aux mégapoles.

Une gestion créatrice de valeur 

Ces dernières années, les dirigeants d’ADP ont réalisé un très important travail de fond et ont mené d’importants investissements. Surtout, Augustin de Romanet, le PDG, s’est impliqué très directement dans le projet CDG Express qui verra le jour en 2023 et qui facilitera considérablement l’accès à Roissy Charles de Gaulle. La création de valeur a donc été au rendez-vous.

Les deux questions en suspens restent donc, l’évaluation du groupe qui selon les calculs de plusieurs analystes financiers se situe autour de 210 à 215 euros par action, et, le pourcentage de cession qui sera retenu : s’agira-t-il d’une cession partielle ou totale ? Actuellement, les aéroports parmi les mieux gérés – Amsterdam, Francfort ou encore Singapour – ne sont pas privés non plus. Il en est de même de nombreux aéroports américains. De plus, Groupe ADP est un outil d’aménagement du territoire, ce dont il faudra tenir compte aussi.

Nous aurons l’occasion de revenir sur ce sujet complexe dans les semaines à venir.

Sociétés citées

JLM

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