Ukraine : « Mauvais traitements et exécutions sommaires », que deviendront les soldats de l’usine d’Azovstal ?

EPN/Newscom/SIPA

L’armée russe détient toujours les 2 439 soldats de l’usine d’Azovstal à Marioupol. La valeur symbolique de ces hommes peut inquiéter sur les futurs traitements qu’ils subiront et pourrait entériner la possibilité de leur libération.

Certains prisonniers auraient déjà été transférés en Russie

Le 20 mai, l’armée russe a très officiellement repris la totalité de Marioupol avec la reddition des derniers militaires ukrainiens de l’usine sidérurgique Azovstal. 2 439 soldats seraient actuellement prisonniers de l’armée russe. C’est en tout cas le chiffre revendiqué par les Russes. Depuis le début de la reddition, l’Ukraine évoque une évacuation et même un échange de prisonniers. Pourtant rien n’est moins sûr. On peut alors logiquement se demander quel sort attend les prisonniers. En effet, une partie de ces Ukrainiens seraient dans une ancienne colonie pénitentiaire proche de Donetsk. Tandis que d’autres auraient déjà été transférés en Russie.

« Les hommes de l’usine d’Azovstal ont une très grande valeur symbolique pour Moscou »

Selon Carole Grimaud, présidente du Centre de recherche sur la Russie et l’Europe de l’Est à Genève, il y a tout lieu de s’inquiéter de leur avenir : « les images envoyées par les médias russes ne sont évidemment pas la preuve d’un bon traitement des prisonniers. On peut craindre alors des tortures ou des exécutions sommaires ». D’autant qu’une partie d’entre eux, les hommes du fameux bataillon Azov, sont considérés par Moscou comme des nazis.

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Emmanuel Dupuy, président de l’Institut prospective et sécurité en Europe estime que la Russie n’a donc aucune raison de s’en défaire dans un hypothétique échange de prisonniers : « ces prisonniers ont une très grande valeur symbolique pour le Kremlin. Poutine est dans une logique revancharde qui inciterait à brandir ces hommes comme un trophée « . Dans les prochains jours, la Cour suprême pourrait choisir de classer le bataillon Azov comme organisation terroriste comme le réclament certains. Des députés de la Douma, le parlement russe, veulent par ailleurs le rétablissement de la peine de mort.

Marc Teddé

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