Coupures d’électricité : Que risquent les patients soignés à domicile ?

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Les coupures d’électricité menacent grandement les patients à domicile. C’est pour l’instant l’angle mort du plan du gouvernement, selon le monde de la santé, très inquiet. La liste de patients à protéger ne serait pas exhaustive.

Il faut recenser les 4.000 patients définis « à haut risque » en cas de coupures

Il ne s’agit encore que de « scénarios », mais les professionnels et associations du soin préfèrent mettre en garde dès aujourd’hui : face aux coupures d’électricité ciblées et temporaires envisagées par Matignon, le plan esquissé pour le volet santé est loin de rassurer tout le monde. Certes, les établissements « prioritaires » que sont les hôpitaux, les cliniques et les laboratoires, ne seront pas soumis aux coupures. Mais pour les patients à domicile, cela se complique. Le gouvernement tente d’anticiper et a défini certaines personnes comme « patients à haut risque ». L’urgence est de recenser ces 4.000 patients qui sont sous respirateurs artificiels ou nourris par intraveineuse. Une fois identifiés, leurs logements ne devraient en théorie pas subir de coupure d’électricité. C’est une question de vie ou de mort, selon Arnaud de Broca, président du collectif Handicap. « Il faut les recenser minutieusement, au logement près », insiste-t-il. Et si les coupures sont malgré tout inévitables, il faut voir « comment déplacer les personnes, et où ».

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Les dialyses à domicile ne sont pas incluses dans la liste, ce que regrette Yvanie Caillé

Mais cette liste est-elle suffisamment exhaustive ? « Non », martèle Yvanie Caillé, présidente de Renaloo, une association de patients atteints de maladies rénales. Une coupure d’électricité durant une dialyse à domicile peut avoir des conséquences dramatiques. Pendant ce traitement, le sang du patient passe dans une machine pour être débarrassé des toxines. « Si le courant est coupé pendant la séance, le sang peut être perdu et cela a des répercussions vitales », avertit-elle. En France, 85.000 patients sont concernés. Les médecins demandent que les agences régionales de santé incluent ceux-ci dans cette liste de patients à haut risque. Avec un impératif : les informer au minimum deux jours avant une coupure pour organiser les dialyses.

Rémi Pfister

Réécoutez son reportage à partir de 02:35

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