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Alerte sur les dangers de l'ibuprofène et du kétoprofène

Ces anti-inflammatoires non stéroïdiens les plus vendus en France peuvent favoriser des complications infectieuses graves à l'origine d'hospitalisations, de séquelles et de décès, conclut l'Agence nationale de sécurité du médicament à l'issue d'une étude menée sur 18 ans. Elle appelle à la vigilance.

Après le diclofénac l'an dernier, l'Agence du médicament alerte sur l'ibuprfène et le kétoprofène. Trois produits qui appartiennent à la famille des anti-inflammatoires non stéroïdiens.
Après le diclofénac l'an dernier, l'Agence du médicament alerte sur l'ibuprfène et le kétoprofène. Trois produits qui appartiennent à la famille des anti-inflammatoires non stéroïdiens. (Shutterstock)

Par Les Echos

Publié le 20 avr. 2019 à 16:02

Attention, les remèdes les plus familiers peuvent parfois s'avérer les plus dangereux. L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) met à nouveau en garde contre l'ibuprofène et le kétoprofène qui comptent parmi les médicaments les plus vendus en France. Ces deux anti-inflammatoires, souvent pris sans précaution en cas de fièvre avec maux de tête ou de gorge, pourraient favoriser des complications infectieuses graves, alerte l'Agence qui appelle à la vigilance.

L'ibuprofène (Nurofen, Advil, Upfen Antarene, etc.) et le kétoprofène (Profenid, Toprec, Ketum) appartiennent à la famille des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), qui ont déjà fait l'objet de signalements pour des complications infectieuses graves (comme l'impact cardiovasculaire du diclofénac) . L'ANSM a donc demandé aux centres régionaux de pharmacovigilance de Tours et Marseille d'enquêter.

Selon les résultats d'une enquête menée sur 18 ans, de 2000 à 2018, « 337 cas de complications infectieuses dont 32 décès ont été répertoriés pour l'ibuprofène et 46 cas dont dix décès avec le kétoprofène », explique le Dr Philippe Vella, directeur des médicaments antalgiques à l'ANSM.

Des infections sévères pouvant aller jusqu'au décès

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Seuls les cas les plus graves survenus chez des enfants et des adultes, souvent jeunes, ont été retenus pour cette enquête : infections sévères à l'origine d'hospitalisations, de séquelles et de décès. Cette population ne présentait pas de facteur de risque particulier, comme le fait d'être immunodéprimé par exemple.

Ces infections touchent la peau et des tissus mous comme par exemple les « fasciites nécrosantes », une infection due à un germe (essentiellement un streptocoque) surnommé bactérie « mangeuse de chair », source d'amputations et de mort.

Il peut également s'agir de septicémie, de pneumonies compliquées d'abcès, de pleurésie, d'abcès cérébraux ou encore d'infections ORL atteignant le thorax (« médiastinite »). Ces complications infectieuses causées par deux bactéries, streptocoque ou pneumocoque, ont été observées après de très courte durée de traitement (2 à 3 jours), y compris lorsqu'il était associé à une antibiothérapie.

Les conclusions de cette enquête suggèrent le rôle aggravant de ces AINS en cas d'infection

Ces infections sont survenues alors que l'ibuprofène ou le kétoprofène étaient prescrits, ou pris en automédication, pour traiter la fièvre. Mais aussi dans bien d'autres circonstances : atteintes cutanées bénignes d'aspect inflammatoire (réaction locale, piqûre d'insecte…), manifestations respiratoires (toux, infection pulmonaire…) ou ORL (difficulté à avaler, angine, otite…).

Privilégier le paracétamol

« Les conclusions de cette enquête suggèrent le rôle aggravant de ces AINS en cas d'infection », en particulier de celles dues au streptocoque, note l'Agence française qui a partagé ces résultats avec ses homologues européens. Alors que faire en cas de douleur et/ou de fièvre lors d'infections courantes (angine, rhinopharyngite, otite, toux, infection pulmonaire, lésion cutanée ou varicelle…) ? « Privilégier le paracétamol » (qui n'est pas un inflammatoire non stéroïdien, NDLR), recommande l'Agence.

L'ibuprofène et le kétoprofène, eux, doivent être pris « à la dose minimale efficace, pendant la durée la plus courte, c'est-à-dire pas plus de 3 jours en cas de fièvre et de 5 jours en cas de douleur. Si les symptômes s'aggravent, il faut en parler à son pharmacien et voir son médecin », conseille le Dr. Vella. Un dernier rappel enfin : ne pas prendre en même temps deux médicaments de la grande famille des AINS qui sont vendus sous des noms divers (naproxène, diclofénac…).

Source AFP

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