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Une étude révèle le vrai impact du Covid sur l'emploi des jeunes diplômés

Taux d'emploi, accès rapide au CDI, meilleurs salaires, les indicateurs étaient dans le vert pour les diplômés de la génération diplômée en 2017 jusqu'au coup d'arrêt temporaire imposé par la crise sanitaire.

« Adieu CDI, place aux CDD non renouvelés et aux fins de missions d'intérim ».
« Adieu CDI, place aux CDD non renouvelés et aux fins de missions d'intérim ». (iStock)
Publié le 10 mai 2022 à 19:43Mis à jour le 11 mai 2022 à 09:53

Tout commençait sous les meilleurs auspices. Dans un climat économique favorable, les jeunes diplômés en 2017 (appelée ici « génération 2017 ») démarraient leur carrière professionnelle sur les chapeaux de roues. Sondés avant le premier confinement de mars 2020, ils faisaient état d'une meilleure insertion sur le marché du travail que la génération 2010. Et c'était notamment grâce à leurs qualifications. Leur taux d'emploi (proportion des jeunes diplômés sur le marché du travail qui ont trouvé un emploi) des diplômés de bac +5 était 2,5 fois plus élevé que celui des non-diplômés, note le Centre d'études et de recherches sur les qualifications (Cereq) dans son étude publiée ce 10 mai.

Les débutants qui avaient jusqu'alors du mal à s'insérer par leur manque d'expérience ont vu leurs conditions d'emploi s'améliorer. Ils ont ainsi obtenu plus fréquemment et rapidement un CDI durant les trois premières années de vie active, souvent réputées comme les plus charnières dans une carrière professionnelle. Ils étaient 72 % à occuper un CDI trois ans après leur sortie d'études, soit 6 points de plus que la génération 2010, interrogée en 2013

Les jeunes sont de plus en plus diplômés, et près de la moitié d'entre eux (47 %) sort aujourd'hui du supérieur, selon la récente enquête Génération du Cereq publiée ce 10 mai.

Ce tableau presque idyllique a été chamboulé au printemps 2020. En réponse à la crise sanitaire de la Covid-19, le premier confinement a marqué un coup d'arrêt brutal aux embauches et un coup de frein net aux mobilités professionnelles.

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Adieu CDI, place aux CDD non renouvelés et aux fins de missions d'intérim

Alors que l'employabilité des débutants était à la hausse, elle a dégringolé durant le premier confinement. Leurs aînés plus expérimentés ont été privilégiés et la position des jeunes sur le marché de l'emploi s'est fragilisée. Ils ont également connu des modifications de leurs conditions de travail, devenues plus difficiles. Ils sont 89 % à avoir été affectés par un de ces changements : modification du volume de leur activité, variation de leur rémunération, période de congés imposée, situation d'activité partielle ou télétravail. 32 % ont noté une dégradation de leur qualité de travail. Au total trois ans après leur sortie d'études, la génération 2017 se retrouve au même niveau (tous types d'emploi confondus) que l'étaient ceux de la génération 2010 en 2013.

Les plus diplômés ont tout de même été les moins pénalisés par la crise. Alors que leur taux d'emploi s'est dégradé de 1,8 point par rapport à la génération 2010, les non-diplômés ont eux perdu 3,6 points.

Le match diplômés vs non-diplômés

Avec un marché du travail gelé pendant la période de confinement, la vulnérabilité des jeunes face à une potentielle sortie d'emploi s'est accrue pendant les mois qui ont suivi. Le taux d'emploi des diplômés du supérieur a diminué de 3 points en quelques mois. C'est bien supérieur à celui de l'ensemble de la population (-1,5 point).

A l'issue des périodes de confinement, une grande partie de l'emploi perdu a été récupérée, mais pas par les diplômés du supérieur (bac+2 à bac+5). Ce rebond a profité aux sortants de l'enseignement secondaire et particulièrement aux non-diplômés. La reprise des embauches à l'été 2020 pour les activités saisonnières, le commerce, le tourisme ou l'hôtellerie-restauration explique en partie ces bons résultats.

Néanmoins, avec la reprise, les Bac+5 semblent avoir aujourd'hui tiré leur épingle du jeu. Selon la dernière étude de l'Apec, 82 % de ceux diplômés en 2020 étaient en emploi 12 mois après leur sortie d'études, contre 69 % pour ceux de 2019.

Taslime Maazouzi

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