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Au Mexique, la redécouverte d’une statue d’homme-coyote pourrait révéler l’existence d’une société précolombienne méconnue

Au Mexique, la redécouverte d’une statue d’homme-coyote pourrait révéler l’existence d’une société précolombienne méconnue
Modèle 3D développé par le laboratoire d'archéologie digitale INAH-ICAT ©️INAH

Une statue représentant un homme à tête de coyote vient d’être redécouverte à Tacámbaro (Mexique). De par son emplacement et sa taille, elle pourrait avoir de lourdes conséquences sur l’anthropologie et l’histoire des civilisations anciennes de la région.

L’Institut national d’anthropologie et d’histoire (INAH) du Mexique a annoncé le 24 janvier dernier la redécouverte d’une statue d’homme-coyote. La figure est une représentation très significative  dans la culture tarasque, cette population mésoaméricaine qui a vécu autour de 1500 avant notre ère dans la région de Michoacán. Elle était gardée depuis trente ans par des collectionneurs privés. Sa récupération par les chercheurs mexicains en ce début d’année a permis la mise au jour de nouvelles hypothèses sur l’existence d’un puissant peuple dans la région à l’époque précolombienne, soit avant la colonisation par les Européens au XVe siècle.

Un artefact resté caché pendant trente ans dans une collection privée

La statue fait 1,8 mètre de haut pour 45 centimètres de large. Faite en basalte, elle semble représenter un homme à tête de coyote perché sur un trône. Des fractures sont à déplorer de par la marque du temps et sa possible manipulation par des machineries lourdes lors de sa découverte. L’INAH a annoncé devoir l’étudier plus précisément pour conclure sur son état de conservation et, avec elle, sa datation notamment.

La figure est une représentation très significative  dans la culture tarasque ©️INAH

La figure est une représentation très significative  dans la culture tarasque ©️INAH

Après sa découverte il y a trente ans lors de travaux d’aménagements, l’artefact est en effet resté caché dans une collection privée. L’INAH vient de gagner une longue bataille juridique pour la récupérer contre la famille Hernandez qui s’était autoproclamée propriétaire de la statue jusqu’ici. Au nom de la loi fédérale mexicaine sur les Monuments et zones archéologiques de 1972 qui assure la conservation et limite l’exportation des biens archéologiques découverts sur le sol mexicain, elle sera remise aux collections publiques des musées mexicains. D’après l’INAH, elle aura « une place d’honneur au sein de la collection archéologique du musée communautaire de la mairie, pour la connaissance et le plaisir des habitants et des étrangers. »

La statue sera remise aux collections publiques des musées mexicains ©️INAH

La statue sera remise aux collections publiques des musées mexicains ©️INAH

D’autres statues d’homme-coyotes ont déjà été retrouvées dans les villes d’Ihuatzio et Tzintzuntzan, deux lieux importants de la civilisation tarasque dans cette même région du Michoacán. Mais elles restent de taille modeste, entre 40 et 50 centimètres. La statue bien plus grande de Tacámbaro pose de nouvelles questions. Cet homme-coyote très haut pourrait être la représentation d’une population ancienne qui a régné sur le lieu. Aux côtés de la « lignée de l’aigle », la population uacusecha déjà connue parmi les tarasques, il pourrait donc y avoir la « lignée des coyotes », peut-être plus puissante et plus ancienne encore.

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