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Brexit : les Européens retiennent leur souffle

Un sommet extraordinaire a été convoqué pour le 25 novembre. Mais l'inquiétude est palpable devant la trajectoire politique outre-Manche.

Le projet d'accord dévoilé mercredi sur une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne est « un pas important » mais « pas le bout du chemin », a déclaré jeudi à Bruxelles Michel Barnier.
Le projet d'accord dévoilé mercredi sur une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne est « un pas important » mais « pas le bout du chemin », a déclaré jeudi à Bruxelles Michel Barnier. (SIPA)

Par Gabriel Grésillon

Publié le 15 nov. 2018 à 17:19Mis à jour le 15 nov. 2018 à 20:03

Difficile de se réjouir. Les responsables européens avaient beau se féliciter, jeudi, du fait que Theresa May ait fait avaliser le projet d'accord du Brexit par son gouvernement, ils sont avant tout inquiets de Le chef de file des Brexiters conservateurs demande un vote de défiance contre Theresa May outre-Manche. Michel Barnier, leur négociateur en chef, s'est bien gardé de toute déclaration au sujet de la politique britannique, esquivant les questions au terme d'une intervention à Strasbourg, au Parlement européen. Mais il venait de mettre en garde : l'accord obtenu constitue selon lui un « pas important » sans être pour autant « le bout du chemin ».

Le spectre d'une absence d'accord

Donald Tusk, le Polonais qui préside le Conseil européen, a, quant à lui, fait preuve d'une grande prudence. A Bruxelles, devant les médias, il a affirmé que, tout en étant « préparée pour un accord final », l'Union européenne l'était également « pour un scénario d'absence d'accord ». Avant d'ajouter, dans une nouvelle allusion à sa tristesse personnelle de voir Londres quitter le navire européen, que les Européens étaient « le mieux préparés pour un scénario d'absence de Brexit ».

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Angela Merkel aussi a fait montre de prudence. La Chancelière allemande, en déplacement à Potsdam, s'est dite « très contente » de l'accord, mais a prévenu que « le pire serait que cela n'aboutisse à aucun accord », y voyant « une alternative que nous devons toujours garder à l'esprit » puisque la ratification du Parlement britannique est loin d'être acquise.

Grande retenue

Ce contexte pourrait peser sur la nature des discussions dans les prochains jours, côté européen. Alors que Donald Tusk a annoncé un sommet extraordinaire le 25 novembre, les Etats-membres sont censés enclencher une vaste mécanique de vérification du texte de 585 pages afin de s'assurer qu'il ne contient pas d'éléments nécessitant une renégociation. 

Le mot d'ordre, résumé par un officiel européen, est de « ne pas se laisser aller aux spéculations » au sujet de la vie politique britannique. Les groupes de travail vont se réunir, de même que les ambassadeurs. Mais « l'instabilité politique britannique va probablement inciter à la plus grande retenue », analyse une source diplomatique. Autrement dit, beaucoup risquent d'hésiter à rouvrir la boîte de Pandore de la négociation dans un contexte aussi explosif.

Gabriel Gresillon (Bureau de Bruxelles)

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