Altice : Optique réfractaire
Les cessions ont rapporté à Altice presqu'autant de cash que sa capitalisation en Bourse.
Par Les Echos
Les commissaires-priseurs de Sotheby's ont du souci à se faire. Au marteau, leur nouveau propriétaire, Patrick Drahi, est redoutable. Le premier réseau de fibre disponible en gros au Portugal, le douzième pays de l'Union européenne par sa population, était estimé par les analystes financiers entre 3 et 4 milliards d'euros. Le fondateur et premier actionnaire d'Altice en cède la moitié à un fonds spécialisé de Morgan Stanley sur la base d'une valorisation de 4,6 milliards pour 100 %, soit juste un septième plus faible que celle obtenue pour l'actif correspondant en France il y a un an, et l'équivalent de 20 fois l'Ebitda. En attendant de voir, avec les fréquences 5G mises à l'encan par l'Etat, si le roi des enchères peut acheter aussi bien qu'il vend, la monétisation des infrastructures fixes et mobiles lui a rapporté plus de 5,7 milliards d'euros de cash, soit quasiment l'équivalent de sa capitalisation boursière actuelle (6,7 milliards d'euros après la hausse de 3 % du titre vendredi). Mais sa hausse, limitée à 2,1 milliards d'euros depuis le début de ces mouvements mi-2018, montre à quel point l'optique financière est réfractaire. Le retour à la croissance de la base d'abonnés a eu plus d'impact sur le cours de Bourse que la « magic touch » du milliardaire, plus que jamais favorisée par l'agonie des taux d'intérêts. Ne reste plus qu'à faire vraiment croître les cash-flows…
À noter
Depuis qu'il a entamé l'ouverture du capital de ses infrastructures, Altice Europe figure à la deuxième place des performances en Bourse des valeurs européennes des télécoms (+64,7 % depuis le 19 juin 2018) derrière le spécialiste des tours télécoms Cellnex (+101,3 %)