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Publicis chute en Bourse après la publication de ses résultats

Après avoir abaissé, jeudi soir, ses prévisions de croissance pour 2019 et 2020, le troisième groupe mondial de communication voyait son cours de Bourse reculer de 7,6 % à la mi-journée.

Président du directoire de Publicis Groupe, Arthur Sadoun doit faire face à la contraction de l'activité aux Etats-Unis comme au doute des analystes devant la pertinence de son modèle. 
Président du directoire de Publicis Groupe, Arthur Sadoun doit faire face à la contraction de l'activité aux Etats-Unis comme au doute des analystes devant la pertinence de son modèle. (AFP/FRANCOIS GUILLOT)

Par Véronique Richebois

Publié le 19 juil. 2019 à 15:52

Vendredi matin, le titre Publicis a subi l'impact de la déception de la veille, après l'annonce de l'abaissement de ses objectifs de croissance pour 2019 et 2020. A 13 h 30, après avoir été suspendue pendant quelques minutes en tout début de séance, l'action a décroché de 7,66 % à 43,6 euros. Soit la plus forte baisse de Publicis depuis 2012.

Lors d'une conférence téléphonique avec les analystes financiers, le troisième groupe mondial de communication avait annoncé jeudi après Bourse, qu'il prévoyait une croissance organique « globalement stable » en 2019 et revoyait à la baisse ses objectifs de chiffre d'affaires pour 2019, en raison de cette panne de croissance. Jusqu'ici, Publicis anticipait une croissance organique 2019 de l'ordre de 0,8 %, supérieure à celle de l'année précédente.

Objectif ambitieux

Dans la foulée, le numéro trois mondial a révélé qu'il prévoyait d'« actualiser » dans les prochains mois ses prévisions à l'horizon 2020. Dans le cadre d'un plan stratégique dévoilé en mars 2018, après sa prise des commandes du groupe, Arthur Sadoun, président du directoire de Publicis Groupe, s'était donné pour ambition d'atteindre une croissance organique de 4 % en 2020, un objectif jugé ambitieux par le marché.

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« Lors de la conférence téléphonique, il a admis que ce but avait été fixé mais Publicis doit regarder de nouveau cet objectif, à la suite au rachat d'Epsilon (la société américaine de technologies et de plateformes acquise en juillet pour 4,4 milliards de dollars, NDLR)… », indique Conor O'Shea, analyse chez Kepler Cheuvreux. De fait, Publicis compte sur Epsilon pour être le fer de lance de son nouveau modèle .

Alors qu'Omnicom venait de signer une croissance organique de 2,8 % du deuxième trimestre, la révision de la croissance de Publicis a pris les analystes financiers à froid. Dans la foulée de l'annonce, Liberum a dégradé son conseil d'« achat » à « conserver » mais maintient son cours cible à 47,6 euros. Credit Suisse, à « neutre », a, lui, abaissé son objectif de cours de 58 à 54 euros. En revanche, Kepler Cheuvreux a maintenu ses prévisions à « l'achat ».

Pertinence de la stratégie

Pour Conor O'Shea, les résultats de Publicis sont cependant loin d'être une « catastrophe ». Au premier semestre 2019, le groupe a réalisé un bénéfice net en progression de 14,6 % à 345 millions d'euros, même si son chiffre d'affaires, bien qu'en croissance de 1,7 % à 4,3 milliards d'euros, a reculé en organique (hors activité santé PHS) de 0,7 %.

Sur les seuls trois derniers mois, d'avril à juin, son revenu net s'est établi à 2,23 milliards d'euros, signant, comme promis par le groupe, un retour à une croissance organique positive, à 0,1 %…mais inférieure à la hausse de 0,7 % sur laquelle tablait le consensus. Enfin, Publicis a confirmé son objectif de progression du bénéfice net courant par action de 5 % à 10 % en 2019.

La volée de bois vert que subit le groupe, peut paraître sévère. Mais les analystes semblent pénaliser une stratégie n'étant pas parvenue à enrayer des problèmes persistants aux Etats-Unis, où Publicis réalise 61 % de son chiffre d'affaires. La croissance organique s'y est contractée de 1,7 %. Celle-ci « reste bloquée dans cette zone depuis déjà plusieurs trimestres d'affilée », reprend Conor O'Shea. « Les investisseurs sont impatients de voir des chiffres témoignant de la pertinence de la stratégie choisie par le groupe. Publicis a effectué des gros efforts d'économies mais le marché préfère une bonne croissance organique. »

Tandis que Christian Parisot, directeur de la recherche chez Aurel BCG tacle dans une note : « En clair, Publicis n'y arrive pas après un premier trimestre décevant. Le deuxième trimestre revient tout juste au vert, mais pas suffisamment pour que les objectifs annuels soient tenus. »

Véronique Richebois

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