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Pollution : l’aveu d’impuissance de la ville de Paris

Face à l’impossibilité de contrôler les véhicules polluants interdits de circulation, la mairie demande au gouvernement un système de lecture automatique des plaques. Un aveu d’impuissance qui relativise les annonces d’interdiction des voitures thermiques à l’horizon 2030

Par Matthieu Quiret

Publié le 12 oct. 2017 à 19:12

La mairie de Paris affiche d’ambitieux objectifs antipollution à long terme mais son dispositif antivoiture est au point mort. Le nouveau Plan climat, dévoilé mercredi aux élus, prévoit le bannissement des véhicules à propulsion thermique à l’horizon 2030 . Cet objectif révélé ce jeudi par France Info a été confirmé par la mairie, qui le réduit par prudence à une trajectoire prolongeant l’interdiction déjà annoncée du diesel en 2024.

Dans les couloirs de l’Hôtel de Ville, c’est en réalité l’inefficacité des mesures déjà mises en place qui taraude l’exécutif municipal. Christophe Najdovski, l’adjoint écologiste aux Transports, explique aux « Echos » que sa priorité est désormais de mettre en place un moyen de contrôler et de verbaliser les véhicules interdits de circulation.

« Nous demandons l’autorisation du gouvernement de mettre en place un système de lecture automatique de plaque minéralogique dès que possible. L’injonction du Conseil d’Etat, en juillet, donne à l’Etat jusqu’en mars 2018 pour ramener les concentrations en dioxyde d’azote et en particules fines PM10 sous les valeurs limites. C’est un instrument indispensable. »

Contrôles au fil de l’eau

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La mairie fait aujourd’hui le constat de l’échec de son plan de lutte contre la pollution automobile, lancé début 2015, mais aussi celui de la vignette Crit’Air. L’exécutif misait sur un calendrier progressif d’interdiction de circulation des véhicules les plus polluants devant mener au bannissement du diesel en 2024.

Après une première phase impliquant les vieux camions et autocars lancée au 1er juillet 2015, une seconde phase interdisait au 1er juillet 2016 les diesels d’avant 1997. Face à la difficulté pour la préfecture de police d’identifier les contrevenants, la mairie et l’Etat ont imposé début 2017 aux automobilistes d’afficher une vignette Crit’Air, assortie d’amendes (68 euros pour une voiture et 135 euros pour les utilitaires). En juillet, c’était au tour des vignettes

Dans les faits, au-delà de quelques contrôles au fil de l’eau, très peu de verbalisations ont eu lieu depuis. « La préfecture de police manque d’effectifs et de volonté, elle n’applique même pas la loi pour son propre parc de voitures diesel », accuse Yves Contassot, conseiller écologiste de Paris et ancien adjoint de Bertrand Delanoë. La préfecture invoque, elle, la priorité donnée aux missions antiterroristes.

Brigade d’agents

La mairie envisage bien d’affecter aux contrôles les agents qu’elle va récupérer de la préfecture de police en janvier grâce à la loi sur le statut de Paris. « Mais ce n’est pas une brigade de quelques dizaines d’agents qui pourra changer les choses face aux 600.000 véhicules par jour rentrant dans Paris », relativise Christophe Najdovski.

L’adjoint envisageait d’interdire les véhicules diesel d’avant 2005 (Crit’Air 4) au 1er juillet 2019, mais il conditionne désormais cette échéance à l’obtention du réseau de caméras de lecture de plaques. « Les collectivités doivent avoir la main sur la verbalisation, même si nous restons ouverts à une cogestion du système avec l’Etat. » Les élus locaux vont profiter des Assises de la mobilité pour tenter de convaincre les ministères de l’Ecologie et des Transports.

Matthieu Quiret

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