La pollution de l'air responsable de plus de 400.000 décès prématurés en Europe
En 2017, sept pays membres de l'Union européenne reportaient des taux de particules fines supérieurs aux limites annuelles fixées par l'Europe. Sans surprise, ces taux élevés sont majoritairement enregistrés en ville (94 %) et dans les périphéries urbaines (11 %).
Le constat a de quoi inquiéter. Selon un rapport publié mercredi 16 octobre par l'Agence européenne pour l'environnement (AEE) , la concentration dans l'air des particules fines appelées PM 2,5, particulièrement dangereuses pour la santé, est la cause du décès prématuré de 412.000 personnes en 2016 en Europe, dont 33.200 en France.
Pourtant, depuis les années 2000, le taux de particules fines dans l'air européen est globalement en baisse, malgré une stagnation depuis 2014.
Plus inquiétant encore : en 2017, sept pays membres de l'Union européenne reportaient des taux de particules fines supérieurs aux limites annuelles fixées par l'Europe. Sans surprise, ces taux élevés sont majoritairement enregistrés en ville (94 %) et dans les périphéries urbaines (11 %).
Dioxyde d'azote et ozone
Les zones rurales ne sont pour autant pas exclues. Dans les stations de collectes de données, les limites ont été franchies en Italie, en République Tchèque et en Turquie.
Mais d'autres points d'inquiétudes subsistent, notamment au sujet de la concentration d'ozone, principalement émis par l'activité humaine et la végétation, et celle du dioxyde d'azote, composé chimique irritant émis par les véhicules diesel notamment.
Selon le rapport 2019 sur la qualité de l'air de l'AEE, le dioxyde d'azote est la cause du décès prématuré de 71.000 personnes en Europe, dont 7.500 en France uniquement. L'ozone est quant à lui responsable de la mort de 15.100 personnes dont 1.400 Français.
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Réchauffement climatique
Une situation inquiétante pour l'AEE qui souligne que les taux de concentration d'ozone étaient supérieurs aux limitations dans 22 états européens. Et la situation sera difficile à inverser. L'étude souligne que les pics de pollutions à l'ozone sont directement liés aux conditions climatiques, notamment aux périodes de fortes chaleurs. Dans un contexte global de réchauffement climatique ces pics de pollution devraient être de plus en plus fréquents.
Méthodologie de l'étude
Afin de quantifier le nombre de décès imputables à la qualité de l'air l'AEE se base sur différentes données. La pollution de l'air, la démographie des pays étudiés, mais aussi l'espérance de vie et le taux mortalité sont pris en compte.
La corrélation entre ces données et la population à risque est ensuite établie sur la base de recommandations de l'Organisation mondiale de la santé.
En dehors de ces trois polluants majeurs le rapport s'intéresse également au taux de benzopyrène, émis par la combustion de bois ou de charbon, et d'autres polluants tels que le dioxyde de soufre, le monoxyde de carbone, le benzène et des métaux toxiques. Les résultats sont les mêmes : les taux de concentration de ces polluants sont supérieurs aux limites fixées.
Tifenn Clinkemaillie