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La fiscalité sur les salaires repart à la hausse au niveau international

Avec la suppression des mesures de soutien liées à la crise pandémique du Covid-19 en 2020, le poids de la fiscalité sur les salaires s'est accru l'an passé. Au point que dans certains pays de l'OCDE, elle est désormais supérieure à ce qu'elle était avant cette crise sanitaire.

Avec la fin des mesures d'aide aux ménages et aux entreprises en 2021, l'OCDE constate une hausse du poids de la fiscalité sur les salaires.
Avec la fin des mesures d'aide aux ménages et aux entreprises en 2021, l'OCDE constate une hausse du poids de la fiscalité sur les salaires. (Nicolas TAVERNIER/REA)

Par Richard Hiault

Publié le 24 mai 2022 à 16:29Mis à jour le 24 mai 2022 à 16:57

Déconfinement et forte reprise de l'activité économique obligent, la fiscalité sur les salaires est repartie à la hausse l'an passé dans les pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE).

En clair, les salariés ont vu, en 2021, leur ponction fiscale s'aggraver puisque les différents gouvernements ont retiré ou réduit les mesures mises en oeuvre en 2020 pour soulager les ménages et les entreprises durant le paroxysme de la crise pandémique. « Les impôts sur les salaires 2022 montrent que la hausse des revenus des ménages en 2021, associée à l'inversion de nombreuses politiques fiscales et sociales liées à la pandémie, a entraîné une augmentation des impôts effectifs sur les salaires dans l'ensemble de l'OCDE », souligne le rapport de l'organisation, publié mardi.

Le revirement est tel que, dans la plupart des pays membres, la hausse du « coin fiscal » (total des impôts sur le revenu et cotisations sociales, diminué des prestations sociales) en 2021 a plus que compensé la forte baisse de 2020. Certains ménages voient en effet le poids de leur fiscalité s'établir à des niveaux plus élevés qu'en 2019 avant la pandémie.

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Dans le détail, en effet, tout dépend dans quelle situation familiale se trouve le salarié. Pour un célibataire sans enfant ayant un salaire égal au salaire moyen, le « coin fiscal » moyen s'est établi, en 2021, à 34,6 %. Il est en hausse dans 24 des 38 pays de l'OCDE. C'est en Belgique (52,6 %), en Allemagne (48,1 %), en Autriche (47,8 %), en France (47 %) qu'il est le plus élevé. Il est de zéro en Colombie ou de 19,4 % en Nouvelle-Zélande.

La Belgique se distingue

En revanche, le « coin fiscal » d'un couple marié avec deux enfants disposant d'un seul salaire moyen a reculé de 0,42 point de pourcentage entre 2020 et 2021. Dans 22 des 38 pays de l'OCDE, la variation est restée limitée (inférieure à un point de baisse ou de hausse). Des hausses de plus d'un point de pourcentage ont été observées dans 10 pays, notamment l'Autriche, le Canada, la Pologne et la France.

Pour l'Hexagone, le poids de la fiscalité, mesuré à 39 %, soit une hausse de 1,32 % sur une année, reste le plus élevé des 38 pays de l'OCDE. Cette hausse résulte de la diminution des prestations liées à l'exercice d'un emploi en 2021, précise l'organisation. Pour cette catégorie de situation familiale, la Finlande, la Turquie, l'Italie, la Suède et la Belgique dépassent également le niveau de 35 %. L'Allemagne, elle, pointe à 32,7 %.

Troisième cas de figure, pour les couples disposant de deux salaires, l'un égal à 100 % et l'autre à 67 % du salaire moyen et ayant deux enfants, le « coin fiscal » moyen des pays de l'OCDE était de 28,8 % en 2021. Là encore, la Belgique, avec 45,2 %, affiche le taux le plus élevé. Les autres pays où ce « coin fiscal » dépasse 40 % étaient l'Italie, la France et l'Allemagne (40,9 % dans les trois cas).

Cotisations sociales records en France

D'une manière générale, si la Belgique, en moyenne, se classe numéro un pour le poids de la fiscalité sur les salaires, elle le doit à son taux d'imposition sur le revenu (20,3 %) qui n'est toutefois pas le plus élevé des pays de l'OCDE. En la matière, le Danemark (35 %) détient la palme, loin devant l'Islande (26,3 %), l'Australie (22,1 %) ou l'Irlande (20,4 %). Logique puisque le Danemark ne prélève aucune cotisation sociale que ce soit du côté du salarié ou de l'entrepreneur.

En matière de charges sociales, c'est la France qui se distingue. « Les employeurs en France paient 26,6 % des coûts de main-d'oeuvre sous forme de cotisations de Sécurité sociale, soit le niveau le plus élevé parmi les pays de l'OCDE. Les chiffres correspondants atteignent ou dépassent également 20 % dans 9 autres pays - l'Autriche, la Belgique, le Costa Rica, l'Espagne, l'Estonie, l'Italie, la République slovaque, la République tchèque et la Suède », détaille le rapport. En France, comme en Finlande et au Canada, c'est la hausse des cotisations de Sécurité sociale qui est le principal facteur de l'augmentation du poids de la fiscalité sur les salaires.

En pourcentage des coûts de main-d'oeuvre, le total des cotisations salariales et patronales de Sécurité sociale dépasse 20 % dans 23 pays de l'OCDE. Il s'élève à au moins un tiers des coûts de main-d'oeuvre en Allemagne, en Autriche, en France, en République slovaque et en République tchèque. Un record français qui explique pourquoi le patronat réclame d'alléger le coût du travail avec un « transfert des cotisations patronales vers des prélèvements fiscaux ».

Richard Hiault

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