Tolbiac : pour Macron, « le défi des prochains jours » est la tenue des examens
+ VIDEO. Dans l'université évacuée ce vendredi, les dégâts s'élèvent à « plusieurs centaines de milliers d'euros », selon le président de l'université de Paris-1. La reprise des cours pourrait avoir lieu en septembre.
Par Les Echos
Tags dans les amphis, matériel informatique détruit, matelas et détritus en tous genres par terre : les trois semaines d'occupation ont laissé des traces à Tolbiac, lieu emblématique de la mobilisation contre la réforme de l'accès à la fac.
La centaine de personnes qui occupaient l'université du 13e arrondissement de Paris a été évacuée ce vendredi matin par les forces de l'ordre. Celles-ci ont lancé une opération afin de lever le blocage du site dans le cadre de la contestation contre la loi « Orientation et réussite des étudiants » (ORE).
VIDEO. Université : les forces de l'ordre ont évacué Tolbiac
« Conformément à ce que j'avais annoncé devant l'Assemblée nationale ce mercredi, et à la demande du Président de l'Université Paris 1, les forces de l'ordre ont mis fin à l'occupation du site « Tolbiac », sous l'autorité du Préfet de Police », a commenté le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb sur Twitter.
Conformément à ce que j'avais annoncé devant l'Assemblée nationale ce mercredi, et à la demande du Président de l'Université Paris 1, les forces de l'ordre ont mis fin à l'occupation du site « Tolbiac », sous l'autorité du Préfet de Police.
— Gérard Collomb (@gerardcollomb) 20 avril 2018
Partout l'Etat de droit sera rétabli.
Une évacuation en moins d'une heure
Commencée un peu après 5 heures du matin, dans un climat tendu, l'opération d'évacuation de la tour de 22 étages a été rapidement menée par une centaine de CRS. Selon la préfecture de police, elle s'est déroulée dans le calme et a pris fin vers 6 heures. Elle s'est soldée par une interpellation pour outrage et rébellion.
DIRECT - Opération policière en cours sur le site de #Tolbiac, nombreux CRS à l'intérieur et autour de l'établissement. pic.twitter.com/izjMcp8OSL
— Remy Buisine (@RemyBuisine) 20 avril 2018
Alors que des rumeurs sur les réseaux sociaux évoquaient des blessés, dont une personne se trouvant le coma, la préfecture de police a affirmé qu' « aucun blessé grave qui puisse être en lien avec cette opération d'évacuation n'a été hospitalisé dans les services de réanimation tant médicale que chirurgicale ou neurochirurgicale », indiquant que cette information a été confirmée par l'Assistance publique Hôpitaux de Paris (APHP).
« Probable » reprise des cours en septembre
Quelques heures après l'évacuation, Emmanuel Macron a affirmé que « le défi pour les prochains jours » était « de permettre la tenue des examens dans de bonnes conditions », selon le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux.
A Tolbiac, les partiels prévus à partir du 2 mai auront bien lieu - une semaine supplémentaire a été ajoutée, jusqu'au 26 mai -, mais dans d'autres centres universitaires de Paris et région parisienne.
Le site sera fermé jusqu'à nouvel ordre, en attendant sa remise en état. Les étudiants ne pourront « probablement » pas être accueillis à Tolbiac avant la rentrée de septembre, a estimé ce vendredi le directeur du site, Florian Michel.
« Plusieurs centaines de milliers d'euros » de dégâts
Le coût des « dégradations » commises s'élève à « plusieurs centaines de milliers d'euros », a déclaré pour sa part Georges Haddad, président de l'université de Paris-1, dont dépend le site.
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Le syndicat de droite UNI, qui avait déposé plusieurs recours en justice infructueux pour contraindre les forces de l'ordre à intervenir, a salué l'évacuation.
En revanche, le deuxième syndicat étudiant, l'Unef a condamné le recours à la force. Le député La France insoumise Alexis Corbière a dénoncé « une mise en scène », et le NPA déploré des « violences policières inacceptables ».
L'université de Tolbiac était bloquée depuis le 26 mars. Par ailleurs, le blocage qui avait perturbé Sciences Po Paris pendant la semaine a été levé vendredi. Deux autres Instituts d'études politiques (IEP), ceux de Rennes et Lille, étaient toujours partiellement bloqués. À l'université d'Avignon, les manifestants (majoritairement non-étudiants) qui occupaient un amphithéâtre du campus Hannah Arendt depuis mercredi soir ont quitté les lieux.