Les trésors archéologiques de Crimée au cœur d’une dispute entre la Russie et l’Ukraine

Les trésors archéologiques de Crimée au cœur d’une dispute entre la Russie et l’Ukraine
La collection a été prêtée par quatre musées de Crimée en 2014. ©Musée Allard Pierson

En 2014, le territoire ukrainien de la Crimée prêtait aux Pays-Bas une collection inestimable d’objets archéologiques. Un mois et une annexion plus tard, la Russie s’en revendiquait propriétaire. Cette semaine, la justice néerlandaise a tranché : les objets retourneront en Ukraine.

Une collection inestimable d’objets archéologiques est au cœur d’un débat d’échelle européenne après avoir été prêtée au musée Allard Pierson d’Amsterdam par quatre musées de Crimée en 2014, dans le cadre d’une exposition intitulée « La Crimée : Or et secrets de la mer Noire ». Depuis l’annexion par le Russie du territoire de Crimée le 18 mars 2014, jusqu’alors ukrainien, chacun des deux pays revendique la propriété des objets millénaires. Cette semaine, la justice néerlandaise a tranché : les objets retourneront bien en Ukraine. Une décision qui suscite l’indignation russe.

La justice a tranché

« Bien que les pièces de musée soient originaires de Crimée et à cet égard puissent être considérées comme faisant partie de l’héritage de la Crimée, elles font partie de l’héritage culturel de l’État ukrainien tel qu’il existe en tant qu’état indépendant depuis 1991 », ont expliqué les juges néerlandais. Une décision que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a qualifiée de « juste », se risquant à ajouter dans un tweet : « après l’or Scythe, nous récupérerons la Crimée ». La juge, elle, a commenté : « Les intérêts publics en jeu ont beaucoup pesé, et ce cas est intimement lié à l’Etat Ukrainien ».

Cette inestimable collection est surnommée « l’or Scythe ». ©Musée Allard Pierson

Cette inestimable collection est surnommée « l’or Scythe ». ©Musée Allard Pierson

Le gouvernement russe, quant à lui, déplore un jugement « politique » et « biaisé », et espère bientôt un « retour à la maison » de la collection. Andrei Malgin, directeur du musée central de Tavrida (Simferopol, Crimée) a déclaré : « Je considère cette décision comme un irrespect répugnant pour les droits et les intérêts du peuple de Crimée, comme un crachat dans son âme. [..] Il n’y a pas de garanties de sécurité pour cette collection. On ne sait pas ce qu’il peut se passer là-bas. Nous craignons pour le futur de cette collection ».

La procédure de justice avait été initiée par les musées de Crimée en novembre 2014 et, en 2016, un tribunal néerlandais avait une première fois décidé que ces trésors archéologiques seraient remis à l’Ukraine. Les musées de Crimée avaient alors fait appel.

Une collection inestimable

Surnommée « l’or Scythe », cette inestimable collection de trésors archéologiques serait selon l’AFP constituée de près de 300 objets en or. Parmi eux se trouveraient notamment des amulettes, des dagues, et un casque d’un kilo datant du IVe siècle av. J.-C.

@ newsletters

La sélection expo
Chaque semaine découvrez nos expositions coup de cœur, nos décryptages exclusifs et toutes les infos pratiques.

S'inscrire à la newsletter
newsletters

Retrouvez toute la Connaissance des arts dans vos mails

Découvrir nos newsletters