Le Paris de Raoul Dufy dévoilé au musée de Montmartre
Jamais le peintre havrais Raoul Dufy (1877-1953), connu pour ses paysages normands ou de la Côte d’Azur, n’avait été présenté à l’aune de son travail à Paris. C’est chose faite avec la très belle exposition du musée de Montmartre (jusqu’au 15 septembre), montée avec l’aide du musée national d’Art moderne, et accessible au public dès la réouverture des musées. par Guy Boyer
1/7
Paris vu d’en haut
Détail du paravent Panorama de Paris (1924-1933) de Raoul Dufy, présenté dans l’exposition « Le Paris de Dufy », musée de Montmartre, Paris, 2021 (©Guy Boyer).
Que ce soit pour des tissus pour le couturier Paul Poiret ou pour des tapisseries pour le Mobilier National, Dufy se passionne pour Paris et de ses monuments vus d’en haut. Il s’agit sans doute d’une réinterprétation de cartes postales de l’époque ou du souvenir des vues aériennes, qu’il manipule lorsqu’il est mis à la disposition du musée de la Guerre à partir de 1918.
2/7
Premiers Paris
De gauche à droite : Le Moulin de la Galette (1939), Bal au Moulin de la Galette (vers 1943), Le 14 juillet (vers 1912) et Vue de Paris depuis Montmartre (1902) de Raoul Dufy, présentés dans l’exposition « Le Paris de Dufy », musée de Montmartre, Paris, 2021 (©Guy Boyer).
De ses débuts parisiens (il est formé dans l’atelier du portraitiste Léon Bonnat aux Beaux-Arts) à la fin de sa vie, Raoul Dufy a aimé peindre la capitale française. Sur cette première cimaise, on voit ses tableaux de la Butte Montmartre avec le Bateau Lavoir (à droite), des rues pavoisées (au centre) et le Moulin de la Galette (à gauche) en hommage à Renoir.
3/7
L’atelier de l’impasse Guelma
De gauche à droite : L’Atelier de l’impasse Guelma (1935-1952), 30 ans ou La vie en rose (1931) et Nature morte au violon : hommage à Bach (1952) de Raoul Dufy, présentés dans l’exposition « Le Paris de Dufy », musée de Montmartre, Paris, 2021 (©Guy Boyer).
Dès 1911, Dufy s’installe dans un atelier, impasse Guelma (encore en état). Dans ces trois vues, on reconnaît les murs peints en bleu et les œuvres qui y ont été réalisées telles que Le Violon rouge (que l’on voit sur le mur du fond du tableau de gauche) et certains imprimés réalisés pour les soieries lyonnaises Bianchini Ferrier.
4/7
Nus dans l’atelier
Nu couché (1930) de Raoul Dufy, présenté dans l’exposition « Le Paris de Dufy », musée de Montmartre, Paris, 2021 (©Guy Boyer).
Réalisés dans l’atelier de l’impasse Guelma, plusieurs nus sont accrochés dans la quatrième salle et sont l’occasion de souligner le travail de Dufy sur le dessin et la couleur. Aux lignes souples des corps, il oppose les plissés cassés des tissus ou les motifs orientaux des tapis. Les fonds deviennent parfois monochromes et adoptent des teintes surprenantes comme ce bleu glacial rappelant certaines provocations de Picabia.
5/7
Les monuments de Paris
Gouaches préparatoires, fauteuils et chaises avec les monuments de Paris (1933) de Raoul Dufy et André Groult, présentés dans l’exposition « Le Paris de Dufy », musée de Montmartre, Paris, 2021 (©Guy Boyer).
L’un des points forts de l’exposition est la réunion des tapisseries et du mobilier réalisés par Dufy pour le Mobilier national à partir de 1923. Sur une série de chaises et fauteuils de l’ébéniste André Groult ont été tendues des tapisseries exécutées par la manufacture nationale de Beauvais. De l’Opéra à l’Arc de triomphe, on retrouve les hauts-lieux parisiens associés à des bouquets de roses.
6/7
La nature à Paris
Détail de Le Parc de Saint-Cloud (1919) de Raoul Dufy, présenté dans l’exposition « Le Paris de Dufy », musée de Montmartre, Paris, 2021 (©Guy Boyer).
Dufy ne se contente pas de peindre le Paris urbain. Il aime le plein air des parcs et jardins, des bords de Marne avec les canotiers. Il croque le bois de Boulogne et celui de Saint-Cloud qu’il ponctue de statues, balustrades et parterres de fleurs rapidement brossés.
7/7
La Fée Electricité
La Fée Electricité en lithographies (1952-53) de Raoul Dufy, présentés dans l’exposition « Le Paris de Dufy », musée de Montmartre, Paris, 2021 (©Guy Boyer).
Impossible d’évoquer le travail parisien de Dufy sans montrer sa principale commande : l’immense fresque du Pavillon de l’Electricité pour l’Exposition internationale de 1937. Sur ces 250 panneaux sur contreplaqué figurent les dieux de la mythologie aussi bien que les savants et chercheurs contemporains. Ils n’ont été installés définitivement au musée d’Art moderne de Paris qu’en 1964 et viennent d’être restaurés.
