On l’a appris juste avant le weekend, le taux du livret A va doubler. Mais pas de quoi faire fortune pour autant, s’il était à 0,5% de rémunération par an, il passe dorénavant à 1%.
Le livret A est le placement préféré des Français
Si vous aviez 1 000 euros de côté sur un livret A, cela vous rapportait 5 euros. Maintenant, ce sera 10 euros. Le livret A est plafonné à 22,950 euros donc si le vôtre est plein à craquer cela vous rapportera un peu moins de 230 euros par an, pas de quoi devenir un rentier du livret A. D’ailleurs en réalité vous y perdez de l’argent de toute façon, du fait de l’inflation puisqu’elle est de 2,8% sur un an. Vos 1 000 euros en un an voient leur valeur fondre de 28 euros, que les 10 euros gagnés sont loin de compenser.
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En faisant ces petits calculs, on se demande finalement pourquoi les Français ont fait de ce placement leur préféré. D’ailleurs le terme fait débat. Cela dépend de si on compte le nombre de livrets A en France ou si c’est la masse d’argent déposée au total car dans ce deuxième cas, c’est l’assurance-vie qui est loin devant. Placement préféré ou pas il est en tout cas très populaire. Bruno Le Maire ne s’y est pas trompé en choisissant le journal de 13h de TF1 vendredi 14 janvier, pour annoncer cette hausse. Pas besoin d’être un expert des plans médias pour comprendre à qui il s’adresse. De même quand il donnait une autre interview dans Le Parisien toujours vendredi, pour évoquer le blocage des tarifs de l’électricité. En revanche, Bruno Le Maire parle du pacte de stabilité de la zone euro dans Les Echos ce matin. Derrière cette hausse, il y a un petit geste électoraliste qu’on peut regretter puisque le gouvernement est allé au-delà de ce que prévoyait la formule de hausse traditionnelle. Dommage car le livret A finance le logement social et plus bas sont les taux, mieux c’est dans ce domaine. En résumé, avec cette hausse annoncée par Bruno Le Maire, on n’y gagne pas mais on peut dire qu’on y perd un peu moins.
Il existe quatre options plus ou moins risquées mais qui peuvent largement effacer l’inflation
Alors comment éviter de perdre de l’argent ? Cela dépend de votre goût du risque, mais aussi de votre profil. D’abord ne laissez pas votre argent sur votre compte courant. On y trouve aujourd’hui 757 milliards d’euros. Le livret A c’est deux fois moins avec 343 milliards. Quand on sait qu’en moyenne un livret A n’est garni que de 5 500 euros, c’est un quart du plafond autorisé, il y a de la marge. Donc au minimum ouvrez un livret A c’est mieux que rien et cela se fait dans toutes les banques à peu près modernes en quelques clics ou en un message à votre agence. Nettement plus rémunérateur quoique toujours en-dessous de l’inflation actuelle, il y a le livret d’épargne populaire : 2,2%, donc plus du double du livret A. Il est réservé aux ménages modestes, c’est-à-dire un célibataire gagnant moins de 20 296 euros par an ou un couple marié gagnant moins de 31 135 euros. Mais il y a une vraie limite c’est qu’a priori, ce ne sont pas les ménages modestes qui ont de quoi épargner. On peut parler de l’assurance-vie avec le taux d’1,7% annoncé jeudi par l’Association française d’épargne et de retraite pour son fonds euros en 2021. Joli score, mais encore en-dessous de l’inflation avec plus d’un point d’écart.
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Il vous reste quatre options plus ou moins risquées mais qui peuvent largement effacer l’inflation. L’immobilier, qui continue de flamber en France partout sauf à Paris. La moyenne nationale en 2021 est de +5,6% pour les appartements, +8,1% pour les maisons selon Century21. L’investissement non coté peut être votre ami qui lance son projet de restaurant et vous propose d’être actionnaire ou bien des fonds qui injectent de l’argent dans les start-ups. La bourse a également été le jackpot pour les investisseurs ces derniers mois car le CAC40 a pris 29% en un an et dépassé ses sommets historiques. Il fallait juste ne pas se tromper dans le choix des actions : la Société générale a bondi de 80% tandis qu’Alstom a plongé de 35%. Et enfin il y a les cryptomonnaies. Mais là il faut vraiment aimer le casino. C’est très ludique, ça peut être très addictif, mais assez peu rationnel donc difficile de vraiment de parler d’un « placement ».
François Geffrier
Ecoutez François Geffrier (à 7’20 ») :
