Microsoft dégaine son arme anti-Apple Watch
Le géant informatique lance un bracelet connecté compatible avec iOS et Android.
Difficile de se faire remarquer quand Tim Cook, PDG de la plus grande capitalisation boursière du monde, Apple, décide de faire son coming out quelques heures plus tard. Microsoft ne pouvait pas le savoir lorsqu'il a annoncé son arrivée dans le paysage touffu de l'« e-santé ». Un milieu où l'on croise déjà Google, Samsung, IBM... et Apple. Malgré tout, la firme créée par Bill Gates entend bien s'y faire une place avec un bracelet connecté, en vente aux Etats-Unis pour 199 dollars.
Le Band, d'un design assez quelconque, est agrémenté d'une foule de capteurs : pour mesurer le rythme cardiaque, le stress, les calories dépensées, la qualité du sommeil, l'exposition au soleil, la température de la peau. Il comprend aussi un GPS et un Dictaphone. Ce n'est pas tout. Le bracelet peut aussi recevoir les notifications Facebook ou Twitter. Ou les textos, la météo, les rendez-vous à l'agenda, la Bourse ou les e-mails. Voire payer un café à Starbucks avec un code-barres affiché au poignet. Le tout avec 48 heures d'autonomie. Bref, une sorte de mini-Apple Watch.
« Pas le choix »
La particularité de la proposition de Microsoft réside aussi dans son ouverture. D'abord, le Band est compatible avec un iPhone ou un smartphone Android. Tout comme Health, l'application gratuite qui compile et rend intelligibles les données récoltées. Surtout, celle-ci peut intégrer des informations venant d'autres objets. « Ce n'est pas bête. Ces produits doivent être interopérables ! » insiste Crawford Del Prete, analyste chez IDC. « En fait, Microsoft n'avait pas vraiment le choix s'il voulait avoir une chance dans la bataille des objets connectés », persifle Carolina Milanesi, analyste chez Kantar. De fait, Microsoft et Apple n'ont pas la même approche : avec les bracelets, le premier entend diffuser ses logiciels, tandis que le second veut simplement vous vendre un objet, et plus si affinité. « Nous ne voulons pas remplacer votre montre », confirme Yusuf Mehdi, vice-président terminaux et studios de Microsoft.
On ne saura que dans quelques mois, à l'usage, si le géant de Redmond fait mieux que les autres pour corriger les deux tares des bracelets et autres montres connectées : la durée de la batterie et l'intérêt réel de la chose - sachant que, pour l'instant, la plupart de ces objets se retrouvent vite dans un tiroir.
Julien Dupont-Calbo