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« Il n’y aura pas de nouveau plan social chez Bouygues Telecom »

Le patron de Bouygues Telecom, Olivier Roussat, répond aux questions des « Echos ».

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« Nous souhaitons rester le plus ouvert possible en termes de contenus. D’abord parce que l’exclusivité, cela coûte cher. Ensuite, parce que nous voulons laisser le choix à nos abonnés en leur proposant des contenus divers, » dit Olivier Roussat, PDG de Bouygues Telecom.

Par Fabienne Schmitt, Alexandre Counis

Publié le 16 mai 2016 à 18:43

Un mois après l’échec du rachat par Orange, quel est l’état d’esprit chez Bouygues Telecom ?

Vendredi matin, il était très bon ! Les résultats trimestriels que nous venons de publier montrent que Bouygues Telecom est en train de refermer une phase longue, qui a été difficile. Le chiffre d’affaires s’améliore, trimestre après trimestre, depuis un an. Nous avons réussi à retourner la situation sur le chiffre d’affaires global, mais également sur le fixe et le mobile. La croissance est importante et solide.

Pouvez-vous vivre en célibataire ?

Nous n’étions pas dans une mauvaise situation. Notre actionnaire cherchait un deal encore meilleur pour Bouygues Telecom, dans le cadre d’un rapprochement avec Orange. Ce sont deux choses très différentes. Nous avons finalement décidé de poursuivre le chemin seul. Et nous avons parfaitement les moyens pour cela. Nos résultats le prouvent.

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Votre faiblesse dans le fixe et, notamment, dans la fibre ne vous rend-elle pas vulnérable ?

Nous sommes partis en retard c’est vrai, mais ce n’est pas irrémédiable ! Nous avons une stratégie de volume dans le fixe, pour faire grossir notre base de clients le plus vite possible. Nous avons annoncé que nous visions 1 million de clients supplémentaires dans le fixe fin 2017. Nous sommes parfaitement en ligne avec cet objectif.

Faut-il s’attendre à une guerre des prix dans le mobile ?

Le marché va rester agité. Ceux qui prédisent une remontée des prix sont les premiers à lancer de nouvelles promotions ! Cette guerre tarifaire, il faut donc apprendre à vivre avec. Bouygues Telecom est parfaitement structuré pour. Nous avons considérablement réduit nos coûts depuis 2012 : sur les 5.000 postes de travail qui n’étaient pas en lien direct avec les clients, 40 % ont été supprimés dans le cadre de plans de départs volontaires.

Quels bénéfices attendez-vous du partage de réseau mobile avec SFR ?

Grâce à lui, nous couvrirons 82 % de la population en 4G dès cette fin d’année et 99 % en 2018. Nous aurons ainsi le meilleur réseau 4G de France. Pour Bouygues Telecom, cet accord de mutualisation apporte 40 % de sites relais supplémentaires, soit 3.000 sites. En Corse, par exemple, un territoire que nous couvrions mal, nous allons passer de 70 sites à 220 dès le mois de juin. Nous co-investissons également avec SFR dans le FTTH (fibre jusqu’à l’abonné) sur les zones denses (grandes unités urbaines). Cet accord de partage d’investissement nous permet de payer la fibre deux fois moins cher qu’Iliad, par exemple. Enfin, sur les zones moyennement denses, la régulation nous permet d’investir dans le FTTH de manière très progressive, en achetant à Orange des « tranches » de 5 % des communes qu’il déploie. Aujourd’hui, nous avons choisi d’être présents sur 712 communes. Bouygues Telecom est l’opérateur qui bénéficie le plus de cet aménagement de la régulation.

Certains estiment que vous ne couperez pas à un nouveau plan social sur un marché à quatre...

Il n’y aura pas de nouveau plan social chez nous, il n’y a pas de raison. Pour ce qui nous concerne, nous avons déjà fait ce que nous avions à faire. Et nous sommes allés assez loin. L’effectif de certains services a été divisé par trois. Nous avons atteint notre poids de forme. Désormais, il faut surtout veiller à maintenir les coûts sous pression, car, dans toute entreprise, la tendance naturelle est de les laisser remonter.

Quel regard portez-vous sur la stratégie de SFR dans les contenus ?

Nous n’avons pas la même stratégie. Même si le groupe Bouygues possède avec le groupe TF1 un ensemble de chaînes assez puissantes. Nous souhaitons rester le plus ouvert possible en termes de contenus. D’abord parce que l’exclusivité, cela coûte cher. Ensuite, parce que nous voulons laisser le choix à nos abonnés en leur proposant des contenus divers, souvent le meilleur des grands services, comme Spotify pour la musique ou Canal Play pour les séries et les films.

Fabienne Schmitt et Alexandre Counis

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