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Pourquoi la SNCF soigne les développeurs

L'entreprise ouvre une plate-forme facilitant l'exploitation de ses données par les codeurs dans les start-up et les grands groupes. «  Les développeurs ont besoin de services  », justifie Yves Tyrode, le directeur du digital.

 Yves Tyrode, 
Yves Tyrode, (Photo Sipa)

Par Florian Dèbes

Publié le 15 juin 2015 à 00:24Mis à jour le 15 juin 2015 à 01:00

La SNCF ne veut pas rater le train des développeurs. La direction du digital et de la communication du groupe de transport ferroviaire met en ligne lundi 15 juin la version bêta de son API (Application Programming Interface ou interface de programmation). Sur cette plate-forme, les codeurs qui travaillent pour les start-up ou les grands groupes pourront réutiliser à leur guise des jeux de données produites par la compagnie, par exemple les horaires des trains (TGV, TER…).

Partage de données : un pas de plus

Pionnière de l'open data parmi les grandes entreprises françaises, la SNCF fait un pas supplémentaire vers un partage simple de ses données. Les développeurs pourront enrichir leurs propres applications en traitant les informations de la SNCF. Ils n'auront qu'à ouvrir leurs sites Web ou leurs applis mobiles pour réceptionner les données sollicitées, via un accès préprogrammé.

« Les développeurs ont avant tout besoin de services, les données brutes n'étant qu'un prérequis », constate Yves Tyrode, le chief digital officer du groupe. Pour ce lancement, API SNCF propose de faciliter le calcul d'itinéraires, la recherche automatique de noms de gare et l'exploitation des données relatives aux horaires des lignes et aux arrêts en gare. Aux développeurs d'associer ces services à d'autres données, et dans d'autres contextes que la réservation de train, pour créer de la valeur auprès des consommateurs.

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« Nous voulons que des initiatives entrepreneuriales puissent profiter des données que nous avons », relève Yves Tyrode. Un promoteur immobilier pourrait, par exemple, imaginer une application déterminant le temps de transport qui sépare un bien d'un lieu. « L'idée n'est pas de refaire un calculateur d'itinéraires comme Voyage-sncf ou Capitaine Train : nos partenaires vont exposer le train dans des applications qui n'auraient pas évoqué ce mode de déplacement si nous n'avions pas simplifié leur travail technique », poursuit le directeur du digital. Ainsi, la SNCF défend la place des lignes de chemin de fer au milieu des lignes de code et, in fine, dans les habitudes des voyageurs connectés.

L'expérience développeur

S'ouvrir à l'écosystème numérique s'inscrit dans la stratégie de la SNCF, conformément au plan #DigitalSNCF présenté en février dernier par son président, Guillaume Pepy. Pour développer l'API, le groupe de transport a rassemblé différentes équipes en interne. La filiale Canal TP, déjà à l'origine de Navitia.io, une API du même type mais réservée aux informations sur le Transilien, a également été mobilisée. Objectif commun : simplifier le travail du développeur.

Le groupe ferroviaire a donc découvert le DevX, l'expérience développeurs. En clair, le confort d'utilisation de la plate-forme par les codeurs. « Il faut simplifier au maximum la prise en main de l'API », note Frédéric Burtz, le directeur de la technologie, de l'innovation et du développement. Tout juste ouvert à San Francisco, le lab de la SNCF en Californie a étudié les modèles de DevX au sein des API de Twitter et Facebook. Dans cet esprit, la documentation de l'API - son mode d'emploi - est lisible par un codeur en sept minutes. « Nos échanges réguliers avec des développeurs nous ont assuré que s'ils mettaient plus de temps pour comprendre l'intérêt de l'API et pour la tester, ils iraient voir ailleurs », raconte Romain Lalanne, le responsable projet API de la SNCF.

La SNCF peaufine son modèle économique de la donnée

Pour l'instant, l'accès à la plate-forme est gratuit. Mais chaque application réalisée ne pourra pas répondre à plus de 90.000 requêtes sur l'API par mois… A diviser par le nombre d'utilisateurs de l'appli. Pour des besoins plus importants, la SNCF peaufine son modèle économique.

Sur la base de la loi Macron, des députés font pression pour que la réutilisation des données relatives aux transports publics soit rendue libre et gratuite. Mais la SNCF persiste dans son idée de modèle freemium, déjà évoquée en février. Elle devrait dévoiler ses prix cet été : les start-up pourront exploiter les données à moindre coût, les géants d'Internet paieront plein pot.

À noter

Les réseaux sociaux ont bâti leurs modèles économiques sur des API.

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Florian Dèbes

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