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Formation professionnelle : les gains à attendre des plans du gouvernement

Le plan compétences de l’exécutif pourrait générer 9 milliards d’euros d’activité en plus et dégager quelque 8 milliards d’économies, selon une étude de Roland Berger pour le compte de la Fédération de la formation professionnelle publiée ce mercredi.

Par Alain Ruello

Publié le 11 oct. 2017 à 07:01

En dévoilant il y a deux semaines son grand plan d’investissement pour les compétences , le gouvernement l’a assorti d’une ambition prudente. Les 14 milliards qui bénéficieront à 2 millions de personnes peu qualifiées doivent permettre à 300.000 d’entre elles de retrouver un emploi durable . Soit à peine 15 %.

Le rapport réalisé par Roland Berger pour le compte de la Fédération de la formation professionnelle (FFP), qui sera dévoilé ce mercredi à l’occasion d’un colloque ouvert par la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, apporte de l’eau au moulin de l’exécutif. Selon le cabinet de conseil, ce plan est de nature à vraiment faire bouger les lignes sur le plan macroéconomique avec un « gain » de plus de 17 milliards sur sa durée, entre points de croissance supplémentaires et économies dans les finances publiques.

Effet sur le PIB

Pour parvenir à son chiffrage, les experts de Roland Berger ont d’abord cherché à calculer ce que « rapporte » la formation professionnelle via une modélisation de son impact sur la productivité. Réponse : une hausse de 1 % du taux de formation augmente de 0,33 % le PIB.

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Ce prédicat étant assumé, il en ressort – en retenant le taux de retour à l’emploi durable de 25 % tel que mesuré par Pôle emploi dans la pratique – un surcroît de 0,1 point de PIB par an, soit 9 milliards sur les cinq années prévues pour le plan. Mais ce n’est pas tout.

« Davantage que sur la simulation de création de richesses, cette mesure permettrait un gain de 5,8 milliards sur les finances publiques », ajoute Roland Berger. Précisément, en retenant une hypothèse supérieure à celle du gouvernement – 500.000 et non pas 300.000 personnes réinsérées durablement –, la baisse du taux de chômage se traduirait par une économie de 5,8 milliards.

Le CPF chargé en euros

Et encore, poursuit le cabinet, ces chiffres s’entendent à « isopérimètre », c’est-à-dire sans changer l’organisation de la formation professionnelle. Si l’on transforme tout, comme Emmanuel Macron l’a promis durant la campagne présidentielle , alors l’« optimisation » du plan compétences dégagerait un gain supplémentaire de 500 millions par an, soit 2,5 milliards sur cinq ans.

Comment ? En jouant sur trois leviers principalement. Le compte personnel de formation (CPF), d’abord. Parfaitement alignée avec les promesses du candidat d’En marche, la FFP l’imagine plus richement doté en lui basculant non plus 20 %, mais 60 % du fameux 1 % légal payé par les entreprises. Le CPF, au passage, ne serait plus doté en heures, mais en points convertibles en euros. La liste des formations éligibles serait supprimée.

Le deuxième levier d’optimisation s’inscrit dans le credo de la libéralisation prônée par la FFP puisqu’il s’agit de mettre un terme au « monopole » de prescription des formations des demandeurs d’emploi de Pôle emploi. Le dernier, enfin, porte sur la réforme de la certification.

Sentant le vent propice pour faire passer ses propositions, la FFP pousse pour un « recentrage » des Opca, les organismes paritaires qui gèrent le 1 %, sur la seule professionnalisation. Gain à en attendre : un quart de point de PIB supplémentaire. De même qu’elle milite pour un crédit d’impôt formation pour les particuliers ou les TPE-PME, ce qui bonifierait la croissance de quelques précieux points, selon les hypothèses retenues.

Alain Ruello 

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