Jeux vidéo : les Français, premiers joueurs en Europe

J-18 : Noël approche, les fabricants de consoles nouvelle génération, Sony et Microsoft, fourbissent leurs armes, et les têtes de gondoles s’animent des derniers opus de « Mario Bros » ou « Grand Theft Auto V » et des figurines Disney Infinity. En 2014 encore, le jeu vidéo sera la star des cadeaux de Noël.

L’industrie du jeu vidéo réalise en France entre 50 et 60% de son chiffre d’affaires annuel, soit 2,7 milliards d’euros en 2013, sur le seul dernier trimestre, selon le Syndicat des Editeurs de logiciels de loisirs, (SELL). Spécificité tricolore, 53% des Français jouent régulièrement, un résultat plus de 10 points supérieur à la moyenne européenne, et qui a plus que doublé en 15 ans.

La génération Atari a grandi, et la France est désormais le premier pays de joueurs en Europe. Devant la console, la parité est totale, on compte autant de joueurs que de joueuses et si 90% des enfants et ados sont accros, près de 70% des 35-55ans les rejoignent devant l’écran, selon les chiffres du SELL.

Réputation d’excellence

Pourquoi un tel engouement? Sans aucun doute son acception sociale : 78% des français qualifient le jeu vidéo comme un loisir pour tous et 70% comme une nouvelle culture. Un véritable plébiscite. Mélange de créativité et d’ingénierie, le jeu vidéo fait la synthèse de l’esprit français.

Sur le plan industriel, la filière est également à l’honneur, portée par la réputation des écoles de formation (Magélis, Supinfocom, Ecole des Gobelins, dont les diplômés s’exportent à 50% dans les studios étrangers) et le succès des éditeurs tricolores.

Le leader Ubisoft finit l’année en fanfare, porté par les succès de Watch Dogs ou Assassin’s Creed. Derrière lui, on compte plus de 200 studios en France tels Arkane, Quantic Dream qui développent en priorité sur mobiles et tablettes ou encore l’étonnant studio parisien Pretty Simple Game dont le jeu sur Facebook « Criminal Case » affiche 40 millions de fans, un phénomène mondial.

« Stratégie Nationale pour le Jeu Vidéo »

Mais attention, derrière ce succès, la filière demeure fragile. 80% de ces sociétés de moins de 5 ans et 12 salariés en moyenne vivent en autofinancement avec un revenu moyen de 1 million d’euros. Axelle Lemaire, la secrétaire d’Etat au Numérique, en a bien conscience. Elle se bat à Bruxelles pour l’élargissement du crédit d’impôt pour les jeunes éditeurs et veut lancer en 2015 une « Stratégie Nationale pour le Jeu Vidéo » associant la profession et les pouvoir publics.

« Le jeu vidéo est une chance pour la France. Nous avons les talents, une filière qui rayonne et peut contribuer encore davantage au dynamisme de notre économie. J’en fais un objectif personnel » déclare-t-elle.