Jean-François Decaux
Achacun son tour. Cette année, c'est celui de Jean-François, un des deux fils aînés de Jean-Claude Decaux, de passer à l'avant, autrement dit d'occuper le fauteuil de président du directoire de JCDecaux. Cela n'empêche pas les deux codirecteurs généraux d'avancer du même pas, ni de savourer de conserve leur dernier succès américain. Ils auraient tort de bouder leur plaisir, la ville de New York vient d'avaliser le transfert à leur profit de Cemusa, l'entreprise qui gère le contrat du mobilier urbain de la ville jusqu'en 2026, 57.000 « faces » publicitaires à vendre. Du lourd et du glamour. Cette nouvelle étape est une sorte de point d'orgue à l'internationalisation du groupe fondé il y a cinquante ans sur une idée de génie de Jean-Claude Decaux. Celui-ci a financé la rénovation de Colombey-les-Deux-Eglises et a bâti une cathédrale française. C'est à ses trois fils, dont le nom est une marque, qu'est revenu de répandre sa parole, ses Sanisette et ses Abribus au-delà des frontières. Peu importe leur prénom à partir du moment où il commence par Jean. Jean-François, né en 1959, est l'aîné, devant Jean-Charles (1969) puis Jean-Sébastien (1976). Depuis l'an 2000, les deux premiers sont codirecteurs généraux, le troisième est le patron de l'Europe du Sud. C'est donc Jean-François qui, le premier, a mis ses pas dans les pas de son père. A vingt-trois ans, après du droit et une école de commerce, celui-ci l'envoyait en Allemagne; à trente et un ans, il est parti à Londres, où il vit toujours. Dans une famille où l'on débite des poteaux indicateurs depuis cinquante ans, on aime les parcours balisés. Sa fille Alexia, trente ans, est entrée au conseil de surveillance. Jean-François est un joueur de polo, il sait comment passer la balle.