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Cette nuit en Asie : saturation sur le marché chinois du smartphone

Pour la première fois en six ans, les ventes de smartphones en Chine ont reculé. Plus de 90% des Chinois sont désormais équipés.

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Pour la première fois en six ans, les ventes de smartphones en Chine ont reculé. Plus de 90% des Chinois sont désormais équipés

Par Gabriel Grésillon, Yann Rousseau

Publié le 11 mai 2015 à 06:46

Pour Apple, Samsung ou Xiaomi, les temps sont devenus beaucoup plus durs en Chine. Même si les chiffres varient selon les sources, la tendance est claire : le marché des smartphones est saturé. Selon une étude du cabinet IDC, publiée ce lundi par le « Wall Street Journal », les ventes ont baissé, de 4,3%, au premier trimestre, pour la première fois en six ans. En janvier, le ministère de l’industrie et de l’informatique a même fait état d’un recul de 8% en volume, toujours sur un an. « Plus de 90% des Chinois possèdent un smartphone, explique Tom Kang, directeur de recherche chez Counterpoint, cité par le quotidien économique. La Chine est désormais un marché de remplacement. »

La Chine est donc arrivée au même stade que la plupart des pays occidentaux - en un temps record étant donné la taille de sa population. Les grands noms des mobiles, aidés la plupart du temps par les opérateurs télécoms, s’y battent à coup d’innovations technologiques ou marketing pour convaincre les usagers de remplacer leur « ancien » mobile. Samsung redouble d’efforts par exemple en vantant dans tous ses magasins son Galaxy 6. Apple a fait de même avec son iPhone 6, au point que le pays a dépassé les Etats-Unis dans ses ventes. Xiaomi, la star montante chinoise d’à peine cinq ans, vient de dévoiler son Note Pro, de la même taille que l’iPhone 6, mais pour 480 dollars « seulement », soit moitié moins cher que le dernier né de la marque à la pomme.

Guerre des propagandes entre Pyongyang et Séoul

La presse d’Etat du régime nord-coréen affirmait ce week-end que les ennemis de Pyongyang allaient désormais “perdre le sommeil” en imaginant qu’un sous-marin nord-coréen se tenait tapi quelque part près de leurs côtes et pouvait les frapper d’un missile balistique à n’importe quel moment. A l’appui de cette propagande, l’agence KCNA affirmait que l’armée venait, sous la supervision de son “leader” Kim Jong-un, de réussir pour la première fois le lancement d’un missile mer-sol balistique stratégique (MSBS) depuis un sous-marin dont la location n’a pas été précisée. Réagissant à cette annonce, le gouvernement sud-coréen a appelé, ce matin, Pyongyang à stopper immédiatement ce programme militaire « inquiétant » et a promis, par la voix de son ministre de la Défense Han Min-Koo, qu’il se tenait prêt à user “de représailles impitoyables afin de rompre le cycle des provocations » du Nord. L’exécutif sud-coréen a toutefois tenu à relativiser la gravité de la menace nord-coréenne. Le porte-parole du ministère de la Défense a ainsi indiqué que Pyongyang n’était que dans une étape préliminaire de développement de MSBS. «Les pays avancés ont aussi eu besoin de quatre ou cinq ans pour un développement réel de ce type de missile pour un essai depuis un sous-marin», a expliqué Kim Min-seok qui note par ailleurs que la Corée du Nord ne dispose pas encore, selon les services de renseignement de Séoul, de sous-marins suffisamment stables pour effectuer des tirs de ce type. «Et nous sommes capables de repérer et répondre aux mouvements des sous-marins nord-coréens quelle que soit la base navale où ils sont déployés», a insisté le cadre. Au fil du week-end, plusieurs experts étaient intervenus pour expliquer que le “tir” nord-coréen n’était probablement qu’un test de la séquence d’éjection du missile et non un véritable lancement. Ils précisaient que l’engin n’avait ainsi parcouru que quelques centaines de mètres.

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Aux abois, Sharp veut redevenir une PME

La situation semble de plus en plus désepérée chez Sharp, l’ancienne gloire de la high-tech japonaise. Dans la matinée, le groupe a connu la plus forte chute en bourse de son histoire en s’effondrant de plus de 30% avant de légèrement se resaisir. A la mi-journée, son titre perdait encore 24% sur la place de Tokyo qui est, elle, en progression d’1,2%. Les investisseurs paniquent après avoir entendu les médias japonais annoncer au fil de week-end que le groupe allait tenter une manœuvre désespérée pour essayer de se relancer.

D’après le Nikkei, Sharp va procéder dans les prochaines semaines à une exceptionnelle réduction de son capital afin de retomber à un niveau similaire à celui d’une PME. Elle pourrait alors bénéficier d’avantages fiscaux particuliers susceptibles de l’aider à réduire un peu plus rapidement son gigantesque endettement. La société, qui devrait annoncer cette semaine qu’elle a encore perdu plus de 200 milliards de yens (1,5 milliards d’euros) sur le dernier exercice fiscal après avoir déjà perdu 900 milliards de yens depuis 2011, pourrait ramener son capital de 120 milliards de yens actuellement à 100 millions de yens (un million d’euros) ou moins, ce qui représenterait une réduction de 99%. L’opération aurait été validée par les grandes banques du groupe qui ont prêté, ces dernières années, des centaines de milliards de yens à la société pour l’aider à financer sa restructuration. Mizuho Bank et Bank of Tokyo-Mitsubishi UFJ devraient prochainement encore injecter 200 milliards de yens dans l’entreprise en échange d’une énième cure d’amaigrissement. Plusieurs activités devraient être abandonnées et 5.000 postes pourraient être supprimés.

Si les investisseurs comprennent que le groupe restera soutenu à bout de bras par ses créanciers et les industriels qui détiennent des parts de son capital, ils s’interrogent sur sa capacité de survie à moyen terme. Après avoir massivement misé sur les mauvaises technologies dans les années 2000, le groupe espère qu’il sera porté par les commandes asiatiques d’écrans LCD de petite et moyenne taille. Mais plusieurs entreprises de la région se livrent actuellement à une violente guerre des prix sur ce marché pour séduire les producteurs de smartphones coréens, chinois et taiwanais. L’un des concurrents les plus agressifs de Sharp n’est autre que le japonais Japan Display, né en 2012 sous l’impulsion de l’Etat nippon, de la fusion des activités de petits et moyens écrans de Sony, Hitachi et Toshiba.

Une comptabilité louche fait plonger Toshiba en Bourse

Jusqu’à ce week-end, Toshiba surfait sur des promesses d’importants profits. Il pensait pouvoir prochainement annoncer un bénéfice net d’au moins 120 milliards de yens sur l’exercice fiscal qui s’est achevé en mars dernier. Mais vendredi, le gigantesque conglomérat, qui produit des centrales nucléaires, des aspirateurs-robots ou des scanners IRM, a révélé que le problème de comptabilité qu’il avait identifié un peu plus tôt dans le mois allait finalement le contraindre à revoir la totalité de ses résultats récents et à repousser toute communication sur l’état exact de ses finances. Inquiets, les investisseurs faisaient plonger ce matin le titre du groupe de 16,55% sur la place de Tokyo. Et les analystes anticipent une poursuite des ventes massives d’actions dans les prochains jours par les grands fonds qui détestent l’incertitude. Toshiba a expliqué qu’il avait dû mettre en place un comité spécial d’audit de ses comptes pour l’exercice allant d’avril 2013 à mars 2014 car il craint que le coût réel de certains grands travaux d’infrastructures n’ait pas été correctement estimé dans la comptabilité de la société. Toshiba redoute plutôt des sous-estimations de ces chantiers qui pèseraient donc sur la rentabilité espérée de l’entreprise. Des experts extérieurs ont été mobilisés pour plonger dans les comptes de Toshiba mais ils ne pourront probablement pas clarifier la situation avant le mois de juin.

Fosun se tourne vers la Bourse pour financer sa soif d’acquisitions

Le conglomérat chinois Fosun a annoncé qu’il allait procéder à une émission d’actions à la Bourse de Hong Kong, dans le but d’y obtenir 1 milliard de dollars. Il s’agit, selon le prospectus, de financer des opérations courantes ainsi que des acquisitions dans le secteur de l’assurance. Cette opération démontre que la soif d’acquisitions du conglomérat fondé par Guo Guangchang est lourde d’implications au plan financier. Le groupe, qui a notamment racheté le Club Méditerranée, opère actuellement un virage stratégique vers les métiers de l’assurance, qu’il a identifiés comme une source de capital. En avril, le magazine chinois Caixin croyait savoir qu’il était en discussions avec trois ou quatre assureurs, cibles potentielles de rachats. La semaine dernière, il annonçait qu’il allait finalement acquérir les 80% du capital de l’assureur américain Ironshore qu’il ne possédait pas encore, pour 1,84 milliard de dollars. Mais cette expansion à marche forcée a un coût, et l’agence Moody’s a précisément mis en garde, ce lundi matin, contre les risques financiers qu’elle implique. Dans un communiqué publié avant l’annonce de la levée de fonds à Hong Kong, Moody’s estime que l’acquisition d’Ironshore a des implications négatives sur la solidité financière de Fosun, un groupe dont l’endettement net, rapporté à la valeur de marché de ses investissements, passe avec cette opération de 42,5% à 45%. Fosun, ajoute Moody’s, s’était engagé à investir 3 milliards de dollars à la fin 2014, auxquels il faut ajouter 46 milliards de yuans (7,4 milliards de dollars) de dette à court terme à la fin de l’année dernière.

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